La communauté humanitaire avertit que 34.5 millions de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire alors que la violence hante la région du Sahel

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L'évaluation humanitaire régionale de l'ONU et de ses partenaires au Sahel souligne qu'une personne sur trois a besoin d'aide et de protection au Burkina Faso, à l'Extrême-Nord du Cameroun, au Tchad, au Mali, au Niger, et au nord-est du Nigéria.

Dakar, 9 juin 2023. Amplifiée par la spirale de la violence couplée par les déplacements, l'insécurité alimentaire et les risques climatiques, la crise humanitaire dans la région du Sahel en Afrique de l'Ouest se détériore rapidement. Selon l'Aperçu des besoins humanitaires et de la réponse pour le Sahel 2023, publié aujourd'hui par les Nations Unies et les partenaires, une personne sur trois nécessite d’aide et de protection pour couvrir ces besoins essentiels et ce urgemment.

Les conflits et la violence sont les principaux moteurs des besoins humanitaires en 2023. Depuis 2015, la sécurité ne cesse pas de se détériorer, avec une forte augmentation des victimes civiles en 2022, année où 4 555 personnes ont perdu leurs vies, soit une augmentation de 42 % par rapport à l'année précédente. En 2023, depuis le début de l’année plus de 1 500 civils ont été tués.

L'insécurité pousse au déplacement de communautés entières, au sein de la région et en dehors, entrave la cohésion sociale et contribue à une crise alimentaire et nutritionnelle touchant 11,2 millions de personnes.
Sur une population totale de 109 millions de personnes dans la région couverte par l’analyse, plus de 34.5 millions ont besoin d'aide humanitaire et d’une forme ou une autre de protection. Près de 6 millions de personnes se trouvent dans le niveau plus élevé de besoin, le "catastrophiques". Plus de la moitié des personnes dans le besoin sont des enfants.

En 2023, 6.6 millions ont dû fuir leurs maisons en raison de persécutions, conflits et violations des droits de l'homme. Plus d'un million ont franchi des frontières internationales en tant que réfugiés. Les attaques de groupes armés non étatiques et la crainte d'attaques imminentes sont à l'origine de près de 75 % des déplacements dans la région.

L'insécurité et les attaques contre les travailleurs humanitaires réduisent également l'espace humanitaire compliquant le travail des organisations sur le terrain et l’accès à l’aide pour les populations affectées.

La région du Sahel, déjà aux prises avec la désertification, est également confrontée à des inondations saisonnières qui, l'année dernière, ont fait plus de 1 000 morts et 2,9 millions de personnes déplacées. Les inondations ont également détruit près d'un demi-million d'habitations et dévasté 1,5 million d'hectares de terres agricoles.

En un an seulement, les besoins de financement pour la région ont augmenté de 14 % en raison de l'aggravation de la crise. Malgré une augmentation du financement de 400 millions de dollars supplémentaires, reçus entre 2020 et 2022, un déficit de financement important de près de 2 milliards de dollars persistait à la fin 2022, ce qui se traduit très concrètement sur le terrain par une diminution de l’aide apportée.
Les plans de réponse humanitaires pour 2023 au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Niger, au Nigéria (Nord-Est) et au Tchad nécessitent un financement de 4,6 milliards de dollars cette année. Le niveau de financement actuel pour l'ensemble des plans de réponse est de seulement 16 %, soit 723 millions de dollars reçus.

"La crise au Sahel est une préoccupation humanitaire aiguë, si ces tendances actuelles se poursuivent, un nombre croissant de personnes seront incapables de subvenir à leurs besoins vitaux", a déclaré Charles Bernimolin, chef du bureau régional des affaires humanitaires (OCHA) pour l'Afrique de l'Ouest et Centrale à Dakar. "Cet aperçu des besoins devrait inciter le monde à prêter attention à cette région et les donateurs à augmenter leur financement. Un soutien accru est nécessaire pour éviter que les personnes vulnérables ne soient privées d'assistance, que les enfants ne perdent accès à l'éducation, que les femmes ne soient privées de protection et que toute la population ne soit confrontée à une insécurité alimentaire encore plus grave.
Le temps presse".

Pour plus d’information contactez :
OCHA ROWCA : Roberto Colombo, colombor@un.org

Ressources pour les journalistes :
• Le HNRO 2023 complet est disponible sur le lien suivant : https://bit.ly/45TRwAv
• Pour connaitre plus des activités de OCHA, vous pouvez visiter : https://www.unocha.org/