Agences des Nations Unies et partenaires apportent un premier appui au gouvernement de la Côte d'Ivoire pour l'assistance des populations affectées par la crise des déchets toxiques

Depuis le 19 août 2006 les populations du District d'Abidjan subissent, de façon directe ou indirecte, les effets particulièrement nocifs d'une pollution chimique sans précédent. Celle-ci a été provoquée par les déversements de plusieurs centaines de tonnes de déchets toxiques dans divers sites de la ville.

Les dernières estimations, de sources officielles, font état de six décès (dont quatre enfants) et plus de huit mille personnes enregistrées dans les 32 structures sanitaires car souffrant de multiples maux et symptômes tels que des troubles intestinaux et respiratoires, des saignements de nez, des nausées, des vomissements, des vertiges et des convulsions dus à l'inhalation des substances toxiques.

11 sites de déversements des déchets toxiques sont identifiés à ce jour mais d'autres sites risquent d'être découverts. Des sources sûres indiquent qu'un nombre important de déchets ont été déversés en mer et dans la lagune ainsi qu'à proximité des zones maraîchères, ce qui redouble les inquiétudes quant à de possibles effets polluants sur la chaîne alimentaire.

Face à ce drame écologique et humain, le Coordonnateur Humanitaire a.i, M. Youssouf Oomar, exprime sa profonde compassion aux victimes de cette pollution et réaffirme l'engagement des acteurs humanitaires et de leurs partenaires aux cotés du gouvernement, pour soulager les malades et les populations affectées.

Dans cette optique le Coordonnateur Humanitaire a.i, a impulsé de nombreux briefings et rencontres avec les ministères membres du Comité Interministériel crée pour la gestion de la crise des déchets toxiques.

Au fait de la situation et en réponse aux appels lancés, les Organisations du Système des Nations Unies et leurs partenaires ont pris plusieurs initiatives et dispositions au nombre desquelles :

Pour l'assistance technique

Depuis lundi 11 septembre 2006 une équipe de cinq experts de la Coordination et de la Gestion des Désastres Naturels des Nations Unies (UNDAC) est à pied d'œuvre en Côte d'Ivoire pour renforcer les capacités du gouvernement et des partenaires dans les secteurs de la coordination stratégique et de la gestion de l'information relative aux déchets toxiques et aux mesures de santé et de sécurité.

Un autre expert, spécialisé dans la gestion des déchets industriels et les actions de décontamination, a aussi démarré sa mission en Côte d'Ivoire ce lundi 11 septembre 2006, dans le cadre des actions d'urgences et d'appui au Gouvernement Ivoirien.

Un dernier expert en déchets toxiques, sollicité par les Nations Unies, est arrivé à Abidjan le mardi 12 septembre 2006.

Des équipements de protection et des matériels pour la sécurisation physique et le balisage des sites d'une valeur de cinq millions fcfa environ ont été remis, mardi 12 septembre 2006, au Ministère de la Défense pour renforcer les capacités des équipes techniques de l'Office National de la Protection Civile.

Suite à la requête du gouvernement ivoirien une enquête sera bientôt ouverte par une autre structure onusienne sur les transports transfrontaliers des déversements des substances toxiques à travers le Secrétariat de la Convention de Bâle.

Pour l'Aide Humanitaire

Le lundi 11 septembre 2006 le Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique a reçu un premier don de médicaments d'une valeur de 25 millions fcfa pour assurer les stocks des 32 structures sanitaires sélectionnées dans le cadre de la gestion de la crise des déchets toxiques.

Depuis le début de la crise un soutien technique est apporté à la SODECI et à la Direction de l'Hydraulique Humaine pour l'analyse périodique de l'eau et pour déterminer les besoins nécessaires pour l'intensification de cette analyse.

Des campagnes d'information et de prévention à l'endroit de la population seront réalisées, en appui au plan de communication d'urgence élaboré par le Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique,

Une réponse aux besoins essentiels et immédiats de 1000 à 2000 personnes a été programmé, dans le cadre d'un déplacement limité des populations riveraines, en utilisant les moyens déjà disponibles (tentes, rations alimentaires, produits de première nécessité).

Pour la mobilisation de ressources

Un accès immédiat aux fonds CERF (Central Emergency Response Fund) et ERF (Emergency Response Fund), pour un montant de plus d'un million de dollars, est proposé aux agences humanitaires pour financer les actions d'urgence dans le cadre de la crise des déchets toxiques.

Le Coordonnateur Humanitaire a.i, M. Youssouf Oomar, précise que les organisations humanitaires prendront des mesures plus appropriées dès qu'elles auront connaissance des analyses effectuées par l'équipe d'experts français et européens sur la nature des déchets et leurs effets immédiats et à long terme au plan écologique, environnemental, sanitaire et alimentaire.

En vue de protéger les populations, dont en particulier les enfants, le Coordonnateur Humanitaire a.i lance un appel pressant aux autorités compétentes pour immédiatement sécuriser, baliser et signaler le danger existant sur les 11 sites déjà identifiés.

Le Coordonnateur Humanitaire a.i, M. Youssouf Oomar, se félicite de la collaboration étroite établie avec le gouvernement à travers le comité interministériel et ses structures techniques, appelle à la pleine coopération des populations à l'endroit du personnel de santé et des secours d'urgence et saisit cette occasion pour remercier tous ceux, connus ou anonymes, qui ont déjà apporté leur contribution, aussi modeste soit-elle, à la recherche de solution à cette crise.

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Pierre Marie N'goré- Bureau OCHA Côte d'Ivoire
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