Cote d'Ivoire: Les Agences des Nations Unies et les ONGs apportent une première réponse humanitaire d'urgence face à la nouvelle situation de crise

Les affrontements de plus en plus dramatiques qui ont éclaté et se sont enchaînés depuis samedi 6 novembre 2004, dans plusieurs villes de Côte d'ivoire et en particulier à Abidjan, ont crée une nouvelle détérioration de la situation humanitaire déjà critique et ont rendu l'intervention des acteurs humanitaires sur le terrain extrêmement complexe et difficile en raison d'une insécurité croissante.
En dépit d'une situation sécuritaire particulièrement précaire, les Agences des Nations Unies et les Organisations Humanitaires, avec leurs moyens et leurs capacités actuelles, ont fait de leur mieux pour apporter les premiers secours d'urgence aux populations en détresse sur l'ensemble du territoire.

A Abidjan,

L'OMS a fourni un nombre important de kits et de lots médicaux à la Croix Rouge et au CICR afin de porter assistance aux personnes blessées lors des manifestations et approvisionner les hôpitaux d'Abidjan,

Le Bureau de sécurité des Nations Unies (UNSECOORD) a aussi fourni des kits médicaux d'urgence en faveur des femmes et jeunes filles ayant été victimes de violences et d'agressions sexuelles.

Face à l'urgence et à l'importance des besoins pressants, le Coordonnateur Humanitaire, assisté du Bureau OCHA Côte d'Ivoire, a immédiatement entamé des consultations avec les représentants des agences onusiennes et la communauté internationale pour la planification des urgences et la mobilisation des ressources.

Le Coordonnateur Humanitaire entend également initier une révision du Plan d'Action Humanitaire Commun 2005 afin que celui-ci définisse et intègre au mieux les nouveaux besoins des populations affectées par la situation actuelle.

A Korhogo

La coupure générale d'électricité et le manque d'eau potable représentent un défi humanitaire majeur par rapport à la sécurité alimentaire, à la santé des personnes et au fonctionnement normal des hôpitaux et des centres de santé.

L'arrêt des machines à broyer le maïs du à l'absence d'électricité crée un risque d'insécurité alimentaire dans une zone où cette céréale reste le produit alimentaire de base pour les populations. Dès à présent, le PAM signale avoir la possibilité de réaliser des programmes de distribution des vivres d'autant plus qu'il a renforcé son stock à Ferkéssédougou.

Pour pallier les problèmes cruciaux d'approvisionnement en eau, la Coordination des Acteurs Humanitaires sur le terrain s'organise pour amener à l'hôpital central de Korhogo, l'eau tirée des puits et des fontaines villageoises. Par ailleurs, l'ONUCI, à la demande du Coordonnateur Humanitaire, a prévu un stock de fuel en réserve pour l'alimentation des groupes électrogènes de l'hôpital.

Cependant, ces solutions temporaires ne pouvant perdurer, le Coordonnateur Humanitaire lance un vibrant appel aux autorités responsables afin qu'elles garantissent la disponibilité des services de base essentiels que sont l'eau et l'électricité.

A Bouaké,

Suite aux événements du 4, 5 et 6 Novembre 2004, l'UNICEF et le CICR ont distribué un don de l'UNION Européenne à 68 centres de santé qui ont reçu des kits médicaux de première urgence et de nombreux lots de médicaments. UNICEF a aussi fourni du fuel à l'Institut National d'Hygiène Publique ( INPH) pour le maintien de la chaîne de froid permettant la bonne conservation des médicaments et des vaccins.

Dans Bouaké, MSF et CICR continuent d'apporter leur assistance, en particulier à l'hôpital principal qui vient d'accueillir plus de 80 blessés. L'UNICEF a entrepris une rapide mission d'évaluation dans la région pour une identification plus précise des besoins.

A Guiglo

Et dans certaines zones de l'Ouest, la reprise des conflits inter communautaires entre les populations locales et non ivoiriennes crée les conditions d'une nouvelle dégradation de la situation humanitaire et menace directement la cohésion sociale.

Dans ce contexte, le Bureau OCHA a organisé une réunion de concertation entre les acteurs humanitaires, les FANCI, les autorités locales et les forces impartiales en vue de lancer une campagne de sensibilisation et des messages d'apaisement en faveur de la paix et de la cohésion sociale.

La radio de proximité de Guiglo, sur l'initiative de la Mairie et avec le soutien de l'usine de Thanry, de l'OIM, de l'ONUCI, a aussi lancé des appels au calme, en visant notamment les jeunes. Cette radio a intégré une émission sur la cohésion sociale dans sa grille de programme.

Le PAM, continue de réaliser différents programmes de distribution alimentaire destinés en priorité à prés de 10 000 bénéficiaires, déplacées et réfugiées dans les Camps « d'Assistance Temporaire des Déplacés» (CATD) et de « Nicla » ainsi qu'aux populations agricoles locales retournées sur leurs sites.

Le HCR et ses partenaires mettent actuellement à jour un plan d'urgence pour un afflux de réfugiés dans les pays voisins et signalent que plus de 5.000 ivoiriens se sont déjà réfugiés dans le comté de Nimba au Libéria.

Au regard de ce qui précède, le Coordonnateur Humanitaire, invite les parties impliquées au respect strict des droits humanitaires en particulier la protection civile et la facilité d'accès et encourage la poursuite des activités humanitaires dans la mesure où les conditions sécuritaires le permettent.

M. Abdoulaye Mar Dieye
Coordonnateur Humanitaire
Des Agences des Nations Unies en Côte d'Ivoire

Fait à Abidjan le jeudi 11 novembre 2004

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M. Ibrahim Barry - Tél: 22 40 51 75
Chef Bureau « ai » OCHA Côte d'Ivoire

M N'Goré Pierre Marie - Tél : 22 40 51 72
Chargé Communication et Plaidoyer OCHA

Tel : +225 22 40 51 75 + 225 22 40 44 40 Fax: +225 22 40 51 76 +225 22 40 44 35
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