Déclaration de Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, chargée des affaires humanitaires et coordinatrice des secours d'urgence à Monrovia, Libéria

2 AVRIL 2011

Le Libéria a accompli d'énormes progrès dans le domaine de la paix et la sécurité au cours de ces dernières années. C'est cependant avec regret que ma première mission en terre libérienne se situe dans le cadre de la crise en cours en Côte d'Ivoire, avec des dizaines de milliers de personnes ayant trouvé refuge ici. J'ai effectué une visite à l'est, à la frontière avec la Côte d'Ivoire, o=F9 j'ai rencontré des hommes, des femmes et des enfants qui étaient heureux d'être en vie mais tristes et inquiets quant à la situation en cours dans leur pays.

De nombreux réfugiés ont marché pendant des jours, délaissant leurs maisons sans pouvoir rien apporter. Ainsi ils sont besoin de tout. Je suis particulièrement préoccupée par la situation des femmes et des enfants car ils sont les plus affectés. Les enfants réfugiés ont perdu leurs foyers, leurs amis, leurs écoles. Nombreux parmi eux ont été témoin de scènes qu'aucun enfant ne devrait voir. Nous devons non seulement les aider à survivre mais également à ce rebâtir.

J'aimerais exprimer un remerciement sincère au Gouvernement du Libéria et au peuple libérien pour l'hospitalité offerte aux réfugiés. Plus de 100 000 Ivoiriens vivent actuellement dans l'est, la grande majorité vivant avec ou au sein de communautés hôtes. Dans un passé récent, de nombreux familles libériennes étaient probablement elle-même réfugiées de l'autre côté de la frontière. Tout en reconstruisant leurs propres vies, les hôtes libériens les ont accueillis avec générosité. Les agences humanitaires doivent ainsi s'assurer que les communautés hôtes bénéficient également de l'assistance humanitaire.

Les autorités libériennes, notamment le Gouvernement du Libéria, les agences des Nations Unies et les organisations non-gouvernementales déploient de nombreux efforts pour s'assurer que la réponse aux besoins est adéquate, cependant nous avons du chemin à faire. Avec plus de moyens financiers, nous pourrons distribuer plus de nourriture, construire plus d'abris, offrir une meilleure assistance médicale à ceux qui sont malades. Avec plus d'argent, nous pourrons faire plus.

Lorsque les premières pluies tomberont, il sera encore plus difficile d'acheminer l'aide. Nous plaidons auprès des donateurs qui contribuent un peu plus. Nous n'avons reçu que 26% du montant dont nous avons besoin. Nous ne devons pas décevoir le Libéria.

Contribuer à la réponse humanitaire constitue également un investissement pour la paix et la sécurité au Libéria. Un Libéria stable est d'abord bénéfique aux Libériens, mais également bénéfique à l'Afrique de l'Ouest.