Les acteurs humanitaires ciblent deux zones d’interventions prioritaires en Côte d’Ivoire

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(Abidjan, 19 juillet 2012) Les acteurs humanitaires vont concentrer leurs interventions dans les régions de l’Ouest et du Nord de la Côte d’Ivoire d’ici la fin de l’année 2012 afin de venir en aide à 1,2 million de personnes qui continuent à souffrir des conséquences de la crise postélectorale qui a secoué le pays en 2010-2011. Les districts des Montagnes, Bas-Sassandra, Savanes et Zanzan (région de Boukani) ont été identifiés comme zones d’interventions prioritaires dans le cadre de la révision de l’Appel de fonds consolidé (CAP) 2012 pour la Côte d’Ivoire.

Le document révisé du CAP 2012, dans lequel les acteurs humanitaires ont ajusté leur stratégie à la mi-parcours de cet appel de fonds, a été lancé officiellement le 19 juillet 2012 à Abidjan par le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies en Côte d’Ivoire, M. Ndolamb Ngokwey, en collaboration avec le Ministère d’État, Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité. « Plus d’un an après la crise, la stabilisation progressive du pays a permis le retour de la majorité des personnes qui avaient fui les violences. Cependant, de nombreux besoins restent à combler dans l’Ouest du pays où des dizaines de milliers de personnes rentrées chez elles n’ont toujours pas accès aux services sociaux de base » a déclaré le Coordonnateur Humanitaire, lors de la cérémonie de lancement. « L’insécurité et la fragilité dans l’Ouest du pays depuis le début de l’année ont engendré de nouveaux mouvements de populations et créé de nouveaux besoins, tandis que dans le Nord, les conséquences de la crise ont aggravé une situation alimentaire et nutritionnelle déjà fragile» a-t-il ajouté.

Le CAP 2012 pour la Côte d’Ivoire,lancé en janvier 2012 à Abidjan, visait à réunir 173 millions de dollars US pour répondre aux besoins humanitaires de plus de 2,4 millions de personnes vulnérables dans l’ensemble du pays. À mi-parcours, seule la moitié des fonds requis ont été mobilisés. « En raison du sous-financement du CAP 2012, les acteurs humanitaires n’ont pu répondre que partiellement aux besoins identifiés. Dans le cadre de la révision effectuée, certains projets ont dû être abandonnés du fait des contraintes budgétaires pour concentrer les efforts là où les besoins sont les plus nombreux » a expliqué M. Ngokwey.

Les besoins révisés de la réponse des acteurs humanitaires en Côte d’Ivoire pour 2012 s’élèvent dorénavant à 160 millions de dollars US, dont plus de 82 millions n’ont toujours pas pu être mobilisés.

Faute de financement, les acteurs humanitaires ne pourront soutenir des dizaines de milliers de personnes retournées et rapatriées et les aider à développer des mécanismes de survie et de résilience afin d’assurer leur retour durable. Plus de 110.000 Ivoiriens pourraient aussi se retrouver en insécurité alimentaire, avec tout ce que cela comporte comme risque sur la santé des enfants et des personnes vulnérables. De nombreux projets pour favoriser la cohésion sociale ne pourront également être mis en oeuvre alors que les tensions intercommunautaires persistent en Côte d’Ivoire et nuisent à la reconstruction du pays.