Les acteurs humanitaires préoccupés par la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’ouest de la Côte d’Ivoire

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(Abidjan/Genève, 13 juin 2012) Les nouvelles attaques perpétrées par des hommes armés non-identifiés contre des civils dans la région de Taï dans l’ouest de la Côte d’Ivoire ont engendré de nouveaux déplacements de population. Ces attaques, dont le bilan demeure encore incertain, sont survenues quatre jours après des violences similaires dans la région qui ont entraîné la mort d’au moins dix civils et de sept Casques bleus. Les deux villages ciblés par ces nouveaux incidents sont Tiero-Oula et Sieblo-Oula à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville de Taï, le long de la frontière avec le Libéria.

« Ces derniers événement ont des conséquences graves sur les populations civiles et affectent sérieusement le travail des humanitaires sur le terrain les empêchant d’accéder aux populations vulnérables», souligne le Coordonnateur Humanitaire en Côte d’Ivoire, M. Ndolamb Ngokwey.

A ce jour, les acteurs humanitaires estiment à environ 5000 le nombre de personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d’enfants dont la situation demeure précaire. « Nous recommandons vivement aux autorités ivoiriennes, avec le soutien de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser et protéger les populations » ajoute M. Ngokwey.

Là où les conditions de sécurité le permettent, les acteurs humanitaires fournissent une assistance d’urgence aux populations déplacées, notamment en ce qui a trait à l’accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins de santé et aux biens non alimentaires de première nécessité.

La majorité des personnes déplacées sont actuellement hébergées dans des familles d’accueil.
Dans les zones les plus sensibles, certains acteurs humanitaires ont dû arrêter temporairement leurs activités en attendant la sécurisation de l’axe routier Taï-Grabo.

L’ensemble des acteurs humanitaires déplore le climat de peur qui s’est installé dans la région et qui pousse les gens à quitter leur village de manière préventive. Ces attaques répétées représentent non seulement une menace pour la protection de ces populations civiles, mais elles aggravent aussi les traumatismes déjà vécus lors de la crise traversée il y a plus d’un an.