«Les familles qui ont fui la violence manquent désormais de nourriture et d’eau et sont confrontées à la malnutrition », alerte le Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel en mission dans l’Extrême-Nord du Cameroun

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(Dakar - Yaoundé, le 14 Septembre 2015) - Toby Lanzer, le Coordonnateur humanitaire régional des Nations Unies pour le Sahel, termine une mission d’une semaine à Yaoundé et dans la région de l'Extrême-Nord durant laquelle il a évalué l'impact humanitaire croissant de la crise dans le nord-est du Nigéria voisin et dans le bassin du Lac Tchad.

«Les familles qui ont fuis ont souvent survécu à des attaques brutales et souffrent de traumatismes profonds», a dit Lanzer. «Comme si cela n’était pas suffisant, leurs vies sont maintenant menacées par le manque de nourriture et d’eau, la malnutrition et les risques d’épidémies mortelles telles que le choléra et la rougeole» a-t-il ajouté à l’issue de sa visite dans la région de l'Extrême-Nord, la plus touchée par les conséquences de la violence dans le nord du Nigéria.

La région de l'Extrême-Nord du Cameroun accueille près de 200 000 migrants forcés, dont plus de 80 000 personnes déplacées internes et 57 000 réfugiés nigérians installés dans le camp de Minawao ou avec les communautés locales le long des zones frontalières. «La plupart ont dû fuir en l’espace d’une nuit, et ont du laisser tout derrière eux. Ils dépendent désormais uniquement de l'assistance humanitaire et des maigres ressources des communautés qui étaient déjà limitées avant la crise» a noté M. Lanzer.

Les déplacements de personnes massifs aggravent la vulnérabilité d’une région qui fait face aux défis inhérents à la région du Sahel. L'insécurité alimentaire a considérablement grimpé ces derniers mois, affectant aujourd'hui une personne sur trois. Les taux de malnutrition aiguë sont également à la hausse et dépassent le seuil d'urgence dans plusieurs régions. En outre, l'insécurité limite les mouvements de population et les activités commerciales ou agricoles quotidiennes, ce qui a des conséquences négatives sur les moyens de subsistance de communautés qui se remettent à peine d'une décennie de sécheresse périodique. «Les agriculteurs ont été contraints de fuir leurs terres et nombreux sont ceux qui vont manquer la récolte du mois prochain. Sans une aide humanitaire rapide, cela peut prendre des années pour qu’une famille se remette à flot. La communauté internationale doit se mobiliser d’avantage pour faire écho à la générosité des communautés et du Gouvernement du Cameroun.»

Le financement actuel de l'appel humanitaire pour le Cameroun couvre à peine 40 pourcent des besoins, ce qui menace la viabilité de la réponse humanitaire en cours à l'Extrême-Nord pour les prochains mois. «Distribuer des vivres et assurer l’accès aux services de santé et aux soins psycho-sociaux sont nos priorités principales pour sauver des vies et rendre la dignité aux personnes déplacées», a souligné Najat Rochdi, la Coordonnatrice humanitaire et résidente des Nations Unies au Cameroun. «Nous appelons aussi à un engagement renouvelé de la part des acteurs de développement. C’est essentiel si nous voulons nous attaquer durablement aux causes profondes de la vulnérabilité chronique et assurer la stabilité de la région», a-t-elle ajouté.

Pour obtenir des informations supplémentaires, veuillez contacter :
Berenice Van Den Driessche, OCHA, vandendriessche@un.org, +221 77 333 91 95 (Dakar)
Pour en savoir plus sur les besoins humanitaires au Sahel et sur la réponse en cours, visitez: www.unocha.org/sahel2015.