Allocation sur la réserve d’urgence du FH RCA - Soutien au retour des personnes déplacées à Bangui Mars 2017

Attachments

I. Introduction

Le Coordonnateur humanitaire lance une allocation de fonds de $1 million pour soutenir les activités de retour des déplacés du site de M’Poko dans leur quartier d’origine.

II. Contexte humanitaire

Le retour des populations des sites de déplacés de Bangui vers les quartiers de retour créent de nouveaux besoins humanitaires - Le site de déplacés de M’Poko, situé à proximité de l’aéroport de Bangui, est depuis 2013 emblématique de la crise humanitaire qui touche la République centrafricaine caractérisée par des déplacements massifs de population. Estimé à 100 000 personnes au plus fort de la crise en 2013, le site de l’aéroport s’est vidé peu à peu de ses habitants à mesure que les conditions de sécurité dans le pays s’amélioraient. En 2015, les efforts pour soutenir le retour des populations qui demeureraient sur le site ont été réduit quasiment à néant à la suite de violents combats qui ont eu lieu entre septembre et décembre 2015 conduisant à un nouvel afflux de population pour y retrouver refuge. Selon un dernier recensement effectué par le gouvernement au mois de septembre 2016, le site des déplacés de M’Poko ne comptait qu’environ 28 000 personnes. Ce site de déplacés est resté aussi l’un des majeurs parmi les 42 que comptaient Bangui et Ombella-Mpoko en janvier 2016. Actuellement Bangui et Ombella Mpoko comptent encore 18 sites des personnes déplacées ouverts.

Fin 2016 le Président de la république de la RCA a lancé l’opération « Noël à la maison » visant à faciliter le retour de ces 28 000 déplacés et le démantèlement du site de M’poko avec ses 13 zones d’habitations. Cette opération, pilotée par le Ministère des Affaires sociales avec le soutien du UNHCR et de l’OIM, a consisté en l’octroi par le gouvernement d’une assistance financière aux personnes déplacées sur le site de M’Poko et d’autres sites de Bangui et Bimbo pour faciliter leur retour ou relocalisation dans leur zone d’habitation d’origine ou le quartier de leur choix. D’autres sites de moindre envergure ont aussi été visés par cette opération. Fin février 2017, environs 12 976 familles (chef de ménage : Homme 58%, Femme 42%) soit 41 339 personnes (74% du nombre total des personnes déplacées) ont quitté les sites de déplacées de Bangui et de Bimbo pour regagner certains quartiers de Bangui et ses environs , ces personnes ont affiché leur intention de retourner principalement dans les quartiers duème ; 5ème arrondissement de Bangui et dans la commune de Bimbo III (‘bloc Boeing’). La communauté humanitaire s’est engagée à accompagner les mouvements de retour et fournir l’assistance initiale pour permettre que cette phase initiale du retour se déroule dans la dignité et le respect des normes humanitaires.

Une typologie des principales zones de retour dans l’agglomération de Bangui souligne des problématiques humanitaires majeures liées au mouvement d’un retour rapide d’un large segment de population - Le 3ème arrondissement de Bangui est composé de 35 quartiers avec une population estimée à 124 000 habitants avant la crise de 2013 selon la Mairie du 3e arrondissement, le nombre d’habitants est aujourd’hui multiplié par trois en moins de trois ans. Ceci exerce une pression tant sur la capacité d’accueil que sur les services sociaux de base existants. Cette situation préexistant au mouvement de retour des sites de déplacés appelle à une action de la communauté humanitaire dans les domaines de l’eau, hygiène et assainissement et des abris d’urgence.

Le 5ème arrondissement comptait environ 200 000 habitants avant la crise de 2013. Près de la moitié de cette population s’est déplacée sur les sites de Bangui et dans les familles d’accueil. La problématique majeure de cette localité est liée à la protection des civils, à la coexistence pacifique entre les communautés et la reconstruction des abris. Cet arrondissement fait partie de ceux qui ont enregistré le plus grand nombre des maisons détruites à Bangui.

Des besoins humanitaires accrus face à une capacité de réponse limitée des partenaires humanitaires présents dans les zones de retour - Du point de vue de la situation des financements humanitaires et de la présence opérationnelle des acteurs humanitaires, cette allocation se situe dans un contexte où l’action humanitaire en RCA est, à l’échelle du pays, sous-financée alors que les besoins humanitaires augmentent (HPR 2017-2019). Par ailleurs, les stratégies opérationnelles pour l’octroi des financements du relèvement et du développement sont en cours d’élaboration et ces ressources financières additionnelles et complémentaires ne seront disponibles que plus tard dans l’année. Pour le cas particulier de Bangui, si cette zone d’intervention était considérée comme ‘prioritaire’ en 2013 et 2014 pour les financements humanitaires, les nouveaux foyers de tensions créent aujourd’hui de nouvelles urgences humanitaires dans d’autres zones du pays ont mené à une baisse drastique des financements dans la capitale de la RCA. Malgré le repositionnement de plusieurs bailleurs sur l’appui au retour en 2017, les ressources financières actuelles ne sont pas suffisantes pour faire face aux besoins.