En Centrafrique, l’explosion des besoins impose la révision du Plan de réponse humanitaire

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Bangui, le 17 août 2017 – La détérioration du climat sécuritaire en République centrafricaine à partir du début de l’année 2017 et l’explosion des besoins qui s’en est suivie ont imposé à la communauté humanitaire de réviser le Plan de réponse humanitaire. Lancé en janvier 2017, il ne répond plus à présent à la planification initiale pour couvrir tous les besoins. Il prévoyait de répondre aux besoins critiques et urgents de 2,2 millions de Centrafricains avec une enveloppe financière de 399,5 millions de dollars.

A l’occasion du lancement du Plan de réponse révisé, le Coordonnateur humanitaire en Centrafrique, Najat Rochdi, a expliqué « qu’entre janvier et juillet 2017, la recrudescence de la violence et l’irruption de nouveaux foyers de tension ont porté le nombre de déplacés internes de 402 240 à 600 000, autant qu’au pic de la crise politique en janvier 2013. Dans cet intervalle, la population ayant besoin d’une assistance humanitaire a atteint 2,4 millions de personnes ».

D’un montant de 497 millions de dollars, à la fin du premier semestre, le Plan de réponse humanitaire révisé n’est financé qu’à hauteur de 24% soit 119 millions. « Cela est bien en deçà de la moyenne mondiale qui est de 34% alors de que les besoins continuent d’augmenter et cela veut dire que les humanitaires ne peuvent pas assister toutes et tous ceux qui ont en besoin » a souligné Najat Rochdi. Le financement de l’action humanitaire en République centrafricaine souffre encore d’un déficit préoccupant malgré les efforts de plaidoyer et de sensibilisation soutenus entrepris par les autorités nationales. A cet égard, le Coordonnateur humanitaire a appelé « à nouveaux les donateurs à continuer leur accompagnement et à doubler la mise pour la Centrafrique afin que le pire puisse être évité ».

Cette révision intervient à un moment où la situation humanitaire s’est davantage détériorée. Au cours des trois derniers mois, les affrontements entre groupes armés ont glissé vers un conflit ethnique et religieux dans lequel les civils sont pris en otage. « L’éclatement de la violence en de multiples endroits et presque simultanément défie les capacités opérationnelles de la communauté humanitaire autant qu’il met à mal les mécanismes de protection de la population civile » a indiqué Mme Rochdi avant de rappeler aux parties au conflit leurs obligations indivisibles envers le Droit international. « Lorsque l’insécurité atteint un niveau qui contraint les humanitaires à strictement réduire leurs activités à l’assistance vitale, c’est la vie de milliers de personnes qui est en danger » a-t-elle rappelé. Au cours du premier semestre 2017, les humanitaires ont subi plus de 200 attaques. Ceci place la Centrafrique parmi les pays les plus dangereux pour les acteurs humanitaires. Cette situation sécuritaire délétère n’a pas entamé la détermination des humanitaires à rester au chevet des plus démunis.
Partout où des crises ont affecté les civils, la communauté humanitaire s’est mobilisée pour répondre aux besoins les plus critiques et urgents.

Virginie Baïkoua, ministre des Affaires sociales et de la Réconciliation nationale, a assuré de la détermination du « Gouvernement à multiplier ses efforts afin de garantir un environnement plus sécure pour assurer des interventions en faveur de la population ».

Le lancement du Plan de réponse humanitaire révisé a eu lieu dans le cadre des activités liées à la commémoration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, le 19 août. A cette occasion, l’ensemble du Système des Nations Unies, les représentants du Gouvernement, du Corps diplomatique, les représentants de l’Equipe humanitaire pays, les ONG nationales et internationales ainsi que les médias se sont tous mobilisés pour rappeler que les civils ne sont pas une cible. Un appel unanime a été lancé pour signer la pétition sur la protection des civils.