L’insecurité en Republique Centrafricaine favorise un deplacement continu de la population et des contraintes d’accès humanitaires

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(Yaoundé, 05 janvier 2013): Le 10 décembre 2012, des membres dissidents du groupe rebelle «Union des Forces Démocratiques Pour le Rassemblement» (UFDR) ont pris contrôle des villes de Sam Ouandja et Ndélé dans le nord-est en République Centrafricaine (RCA). Le groupe rebelle Séléka a ensuite été formé, composé d'une alliance des dissidents de groupes rebelles UFDR et de la «Convention des Patriotes Pour La Justice et la Paix» (CPJP) et le groupe rebelle la «Convention Patriotique pour le Salut Wa Kodro» (CPSK). Cette coalition a ensuite pris le contrôle de plusieurs villes à travers le pays notamment, Bamingui, Kabo, Batangafo, Kaga Bandoro, Ippy, Bambari, Bria et Sibut (184km de Bangui).
Par conséquent, de milliers de personnes ont été déplacées de leurs foyers pour se refugier en brousse et dans d’autres régions ou en République Démocratique du Congo (RDC) et au Cameroun.

Environ 316.000 personnes (7% de la population centrafricaine de plus de 4, 6 millions) vivant dans les zones affectées, et quelques 700.000 personnes à Bangui sont à risque des combats. En raison de la proximité de Sibut à Bangui, les déplacements de population sont également rapportés dans la capitale. L'ampleur de ces déplacements reste cependant inconnue. Bien que des partenaires humanitaires continuent de répondre aux besoins d'urgence des personnes déplacées dans certaines zones occupées par les rebelles, l’impact humanitaire reste à déterminer car les agences des Nations Unies et la plupart des organisations non-gouvernementales ont évacué les zones affectées suite à l’avancement des rebelles.
Néanmoins, certains acteurs humanitaires restent encore présents dans le pays mais ont un accès limité aux personnes affectées en raison de l'insécurité qui prévaut.

«Je demande à toutes les parties au conflit de faciliter l’accès aux populations affectées afin que les organisations humanitaires puissent fournir l’assistance d’urgence. Je suis également préoccupé par l'impact de cette crise sur la population civile et leurs moyens de subsistance. Je fais appelle donc à toutes les parties concernées à respecter les principes humanitaires, le droit international humanitaire et d’assurer la protection des civils », a déclaré le Dr Zakaria Maiga, Coordonnateur Humanitaire ad intérim en RCA.

L'accès humanitaire est essentiel pour assurer que les besoins des groupes les plus vulnérables et les personnes affectées sont identifiés et qu’ils reçoivent l’assistance. La Communauté Humanitaire est préparée pour un déploiement immédiat d'équipes d'évaluation dans les prochains jours dans les zones affectées, dès que l’accès humanitaire est sécurisé. « Nous sommes sérieusement préoccupés par l’impact de cette crise sur l’accès humanitaire en RCA. Nous anticipons déjà des besoins substantiels liés à la protection des civils et l’appui psycho-social aux personnes affectées. Ces défis s’accentueront tant que l’accès serait limité » a déclaré le responsable du suivi-évaluation de l’ONG Mercy Corps Tenant compte du fait que le gouvernement de la RCA a ratifié la Convention relative aux droits de L’Enfant, les enfants doivent être protégés contre leur recrutement dans les groupes armés et des milices durant cette crise. Les femmes, les filles et les enfants sont les groupes les plus vulnérables lors des conflits armés et toutes les parties doivent prendre les mesures nécessaires pour les protéger et préserver leur dignité.

De plus, la Centrafrique abrite 17 624 réfugiés, dont 2 153 soudanais et 891 tchadiens. Le Coordonnateur Humanitaire souhaiterait rappeler à toutes les parties en conflit les obligations de la RCA aux termes de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, son protocole de 1967 ainsi que la Convention de l'OUA de 1969 régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique et le droit centrafricain pour protéger les réfugiés. «Les personnes affectées par cette crise ont besoin d’assistance humanitaire d’urgence. J'encourage donc toutes les parties concernées à poursuivre le dialogue et à trouver une solution pacifique. L’accès humanitaire sécurisé nous permettra de fournir l’assistance critique aux personnes affectées. Les Centrafricains ont besoin de notre aide maintenant et nous ne devons pas échouer», a déclaré l’Adjoint au Chef du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires en RCA.