La protection des civils et l'accès humanitaire mis à mal en Centrafrique

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Bangui, le 30 mars 2017 – Les préfectures de la Ouaka, de la Haute Kotto et du Mbomou sont en proie à une nouvelle flambée de violence qui résulte des affrontements entre les groupes armés. Depuis le début du mois de mars 2017, la communauté humanitaire a recensé de nouvelles vagues de déplacements avec leurs corollaires de besoins urgents. Cette nouvelle détérioration intervient à un moment où les conséquences des violences qui ont émaillées la Centrafrique entre septembre 2016 et février 2017 se font encore lourdement ressentir. Dans cette courte période, plus de 100 000 nouveaux déplacés ont été recensés.

Le Coordonnateur humanitaire a.i. en République centrafricaine, Michel Yao, met en garde les auteurs de ce regain de violence contre les multiples conséquences de leurs actes. «La communauté humanitaire répond encore aux besoins urgents et critiques qui ont été provoqués par les crises de septembre et novembre 2016 à Kaga Bandoro et Bria notamment. Une architecture de réponse a pu être mise en place alors qu’aucun financement n’était prévu à cet effet. Dans ce contexte, les nouvelles violences et exactions contre les civils nous inquiètent au plus haut car mettent en péril des acquis obtenus au prix fort pour venir en aide à ceux dont la vulnérabilité a été autant exacerbée. Cette situation critique intervient alors que les moyens de protection tendent vers leur limite ».

A cet égard, Michel Yao a exprimé sa grande préoccupation par rapport à la protection des civils et ainsi que le ciblage devenu systématique de communautés vulnérables. «Cette tendance dangereuse brouille la nature du conflit et est fort condamnable au regard du droit international » a-t-il souligné. Il invite toutes les parties au conflit à mettre la protection des populations civiles vulnérables au-dessus de toute autre considération et de privilégier le dialogue politique en vue de réduire la souffrance des populations affectées par la résurgence de la violence.

Le Coordonnateur humanitaire rappelle, par ailleurs, aux parties au conflit leurs obligations envers la protection des civils. Il les exhorte également à ne pas enfreindre à la liberté de mouvements des acteurs humanitaires afin que ces derniers puissent secourir ceux qui sont dans le besoin.
Michel Yao a saisi cette occasion pour réitérer les principes de neutralité et d’impartialité qui soustendent l’action humanitaire.

Michel Yao a par ailleurs rappelé que «cette situation fait courir à la Centrafrique le risque de devenir une crise chronique ignorée et négligée du reste du monde à un moment où la communauté humanitaire et le gouvernement ont décidé de mutualiser les efforts pour mobiliser les fonds qui permettront de continuer à sauver des vies ». Il convient de rappeler qu’à la fin du premier trimestre, les besoins humanitaires évalués à 399,5 millions de dollars n’ont recueillis que 5% de financement.

Pour plus d’informations, veuillez contacter OCHA CAR: Joseph Inganji, Chef de Bureau, +236 70738730, inganji@un.org Yaye Nabo Séne, Cheffe, Section Information publique, + 236 70 08 75 65, seney@un.org Les communiqués de presses d’OCHA sont disponibles sur www.unocha.org ou www.reliefweb.int