Le Coordonnateur Humanitaire lance une alerte sur les prémices d’une nouvelle crise humanitaire en Centrafrique

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Bangui, le 15 mai 2017 – La ville de Bangassou dans la Préfecture du Mbomou (Sud-Est de la RCA) est le théâtre d’une violence aveugle depuis le 13 mai après un assaut mené par des hommes armés non identifiés. Des attaques ciblées contre le quartier de Tokoyo essentiellement habité par la population musulmane et des déplacements massifs de population s’en sont suivis. En l’espace de quelques heures une violence intense a contraint plus de 3 000 personnes à un déplacement forcé. A l’heure actuelle, près de 1 000 personnes sont prises en otage dans l’enceinte de la Mosquée avec la menace d’une attaque imminente qui pèse sur eux. La Cathédrale de Bangassou accueille environ 1 500 personnes et 500 autres ont trouvé refuge à l’hôpital. Un nombre inconnu de déplacés s’est également réfugié à la paroisse de Tokoyo. Un nombre encore inconnu de personnes a traversé la frontière vers la République démocratique du Congo (RDC) où un foyer de la fièvre à virus Ebola vient d’être déclaré dans une localité située à près de 250 km de la frontière.

« Cette violence est inquiétante au plus haut point dans la mesure où elle renoue avec la stigmatisation communautaire, un des ferments de la crise politique de 2013 qui avait valu à la Centrafrique plus de 800 000 déplacés et une crise humanitaire sans précédent dont les stigmates sont encore frais » a regretté le Coordonnateur humanitaire en République centrafricaine, Najat Rochdi. Bangassou avait jusqu’à présent été épargné par la violence intercommunautaire et était présenté comme un modèle de cohésion sociale. Najat Rochdi a condamné avec la dernière énergie cette stigmatisation d’une communauté et les violations des droits de l’Homme qui en découlent.

La situation de Bangassou est d’autant plus dramatique que le niveau de violence ne permet pas encore de venir en aide aux blessées et de donner une sépulture digne aux défunts. En effet, des hommes armés ont procédé à la destruction de tous les ponts de Bangassou et à l’occupation des axes routiers. « Cette tendance regrettable met à mal les mécanismes de protection des civils ainsi que la capacité des acteurs humanitaires à atteindre les populations affectées et celle des populations touchées à accéder à l’aide » a- déploré Mme Rochdi. La communauté humanitaire est prête à déclencher les premières interventions dès les premiers signes d’accalmie.

L’ONG « Médecins sans Frontières » assure d’ores et déjà des activités vitales à l’hôpital de Bangassou. Dans l’esprit du Stay and Deliver, le Coordonnateur humanitaire a salué le courage des acteurs qui ont maintenu leur présence à Bangassou afin de continuer à sauver des vies même dans un contexte extrêmement instable.

La crise en cours à Bangassou générera inévitablement de nouveaux besoins qui n’étaient pas prévus dans la réponse humanitaire et par conséquent un financement supplémentaire sera nécessaire afin de venir en aide à ceux dont la vulnérabilité sera exacerbée. « Je déplore que la situation humanitaire se dégrade autant à Bangassou alors que les efforts de plaidoyer pour un soutien accru auprès des partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine commencent à donner des fruits encourageants » a décrié le Coordonnateur humanitaire. « J’exhorte les auteurs de cette recrudescence de la violence à ne pas perdre de vue qu’en RCA la moitié de la population dépend encore de l’aide » a-t-elle ajouté. A ce jour, le Plan de réponse humanitaire d’un montant de 399,5 millions de dollars n’a reçu qu’un financement de 64,8 millions soit 16% du montant requis.

Pour plus d’informations, veuillez contacter OCHA RCA

Joseph Inganji, Chef de bureau, +236 70 73 87 30, inganji@un.org

Yaye Nabo Séne, Cheffe de section, Information publique + 236 70 08 75 65, seney@un.org

Les communiqués de presses d’OCHA sont disponibles sur www.unocha.org ou www.reliefweb.int