République Centrafricaine: Aperçu humanitaire (au 16 janvier 2017)

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Aperçu humanitaire 9 au 16 janvier

Zone Centre

Préfecture de l’Ouham / Sous-préfecture de Batangafo

Accès humanitaire : La situation sécuritaire dans la sous-préfecture de Batangafo est préoccupante notamment en raison de la fréquence des incidents de sécurité dont sont victimes les partenaires humanitaires. Le 9 janvier, un véhicule humanitaire a été braqué par des éléments armés à 15km de Batangafo sur l’axe menant à Kabo. Du matériel de communication et de l’argent ont été volés. Le 12 janvier, un autre véhicule humanitaire a été braqué et volé au niveau du village de Kambakotta par un groupe armé. Le véhicule a été intercepté par la Force internationale plusieurs heures après au niveau de Batangafo et restitué à son propriétaire. Ces incidents de sécurité soulignent à nouveau le niveau de dangerosité auquel font face les partenaires humanitaires dans cette zone.

Préfecture de la Nana-Gribizi / Sous-préfecture de Kaga-Bandoro / Kaga-Bandoro

Education : Le pic de violence du 12 octobre 2016 à Kaga-Bandoro avait interrompue l’année scolaire jusqu’au mois de novembre où certaines classes ont réouvert. Les assassinats de 4 enseignants et le départ vers la Kémo et Bangui de dizaines d’enseignants ont considérablement affaibli le système éducatif dans la zone. Néanmoins, 8 000 élèves ont pu reprendre le chemin de l’école et des ETAPEs à Kaga-Bandoro. Les conditions d’apprentissage des élèves sont particulièrement difficiles en raison du manque de matériels scolaires comme les tables-bancs qui sont régulièrement vandalisés par des membres de la communauté. Une évaluation menée récemment dans l’une des écoles publiques de la ville indique que 102 tables-bancs sur 110 ont disparu. Les conditions d’apprentissage précaires conjuguées à l’insécurité de la sous-préfecture ont conduit à une baisse de 71% de la fréquentation des écoles primaires qui ont rouvert à Kaga-Bandoro.

Zone Est

Préfecture de Ouaka / Sous-préfecture de Kouango / Kouango

Protection : Les communautés de Kouango sont victimes depuis le 10 janvier de prélèvement illégal de taxes par les éléments armés. C’est la première fois que ce phénomène est observé dans la zone. Il pourrait certainement se répandre à d’autres régions sous l’influence de groupes armés. Ces derniers collecteraient de l’argent auprès de différents opérateurs économiques en guise de contribution à l’effort de guerre. Le montant varie entre 1 000 000 et 1 500 000 XAF selon les communautés. La date butoir pour le versement serait fixée au 18 janvier et cette décision est irrévocable. La collecte serait déjà en cours et les contrevenants s’exposeraient à de fortes sanctions.

Préfecture de Haut-Mbomou / Sous-préfecture de Zémio / Zémio

Protection : La semaine dernière plusieurs incursions d’éléments présumés appartenir à la LRA ont été rapportées dans les préfectures du Haut-Mbomou. Des incursions ont eu lieu notamment à Gouyanga (45 km de Zémio sur l’axe Djemah) le 9 janvier et à Bangassou-Nzakara (25 km sur l’axe Zémio-Djemah). Ces incursions sont caractérisées par des pillages de greniers, de maisons et autres biens de valeur, des enlèvements et des actes de violence contre les civils. La panique engendrée par ces activités des présumés éléments de la LRA est souvent à la base de mouvements de population à travers la région. Les contraintes logistiques et sécuritaires limitent le suivi de ces cas de protection. Une action préventive des forces internationales dans la région concernée est indispensable en vue de renforcer la protection des populations locales.

Préfecture de Ouaka / Sous-préfectures de Bambari, Kouango et Grimari / Bambari, Kouango et Grimari

Multisectoriel : Différentes problématiques humanitaires ont été rapportées ces derniers temps dans la préfecture de la Ouaka suite aux incidents de Bria du 21 novembre 2016. Les conclusions de missions conjointes conduites dans les zones de Yamale, Togo, Lihoto, Pendé centre et Grimari rapportent des besoins multisectoriels dont les plus urgents sont en protection, sécurité alimentaire, santé/nutrition et d’accès à l’eau. La période de récolte du café et la transhumance sont les principales causes de cette insécurité grandissante dans la zone. Elles ont un impact délétère sur la situation humanitaire avec des déplacements de personnes. Une mobilisation est en cours au niveau régional pour le suivi des recommandations issues ces différentes missions d’évaluations multisectorielles.

Zone Ouest

Préfecture de l’Ouham-Pendé/ Sous – préfectures de Koui et Bocaranga

Protection : Le 5 janvier, un affrontement opposant deux groupes armés a eu lieu dans la localité de Santoine située à 30 km au sud de Bocaranga. Ces combats auraient causé environ 35 morts et plusieurs blessés. Le 9 janvier, en représailles, un groupe armé a pris en otage environ 200 personnes à Koui. Elles ont été libérées le même jour après des négociations menées par la Force internationale. Un nombre important d’éléments des groupes armés seraient présents en renfort à Koui. Cette situation risque de freiner l’élan de retour de la population dans cette localité. Malgré la présence d’hommes armés le long des axes, l’accès à Bocaranga reste possible.

Préfecture de la Mambéré – kadei / Sous – préfecture de Gamboula / village Yongba

Protection : Le 8 janvier, au village Yongba situé à 25 km au nord de Gamboula sur l’axe Dilapoko, un éleveur de la communauté Peulhe et son enfant ont été assassinés et 6 vaches de la victime emportées par les assaillants. Ces assassinats ciblés sont susceptibles de raviver les tensions intercommunautaires dans cette localité. Il est par conséquent important de renforcer les activités de sensibilisation sur la cohésion sociale.

Bangui

Préfecture de l’Ombella M’Poko/ Sous-préfecture de Bimbo / Commune de Bimbo I et IV

CCCM/ABRI/ NFI/ Protection : Le processus de fermeture du site de M’Poko débuté depuis un mois se poursuit. Les opérations de démantèlement des huttes ont démarré le 16 janvier pour la zone 3. Les zones 12 et 13 suivront. Une assistance a été accordée à 4679 ménages soit 11441 personnes. Selon les statistiques tenues par le gouvernement, les zones de retour prioritaires selon les intentions déclarées par les déplacés du site sont les quartiers du 3e et 5 e arrondissement ainsi que les communes de Bimbo et Begoua. Plusieurs cas de litiges et/ou omission ont été rapporté et concernent environ 13 % des ménages assistés. La question de la relocalisation se pose également pour les ménages venant des provinces. Arrivés récemment sur le site de M’Poko, ils n’ont pas été enregistrés lors de l’opération de profilage du gouvernement.
Par ailleurs, un nouveau groupe armé qui sévit certains quartiers du 3e arrondissement aurait proféré des menaces et commis des vols à mains armées en ciblant particulièrement les personnes qui viennent de bénéficier d’une assistance pour le retour.
Ces incidents sécuritaires peuvent freiner le mouvement de retour engagé et fragiliser les acquis enregistrés en faveur de la cohésion sociale.
Certains acteurs humanitaires lanceront bientôt une enquête dans les quartiers de retour à Bangui pour collecter des données sur le mouvement des personnes et les infrastructures de bases. Ces informations permettront d’avoir une étude de vulnérabilité dans les zones de retour et d’orienter les interventions humanitaires.
Parallèlement au processus de M’Poko, le gouvernement a lancé une opération similaire pour assister les personnes déplacées du site Mont Carmel estimées à environ 1000 manages. Démarrée le 9 janvier, cette opération a permis à plus de 900 ménages de rentrer dans leurs quartiers d’origine ou de s’installer dans un autre quartier. Les quartiers du 6e arrondissement de Bangui et la commune de Bimbo 1 et 2 sont les principales zones de retour de ces personnes.