République centrafricaine: Coordonnatrice principale humanitaire, Claire Bourgeois, appelle à un soutien supplémentaire pour la préfecture de Vakaga

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(Bangui, le 10 Novembre 2014) : La Coordonnatrice humanitaire principale, Claire Bourgeois, a visité la préfecture de la Vakaga, dans le nord-est de la République centrafricaine (RCA), le 8 Novembre, pour évaluer les besoins humanitaires dans la région et souligner l'engagement de la communauté humanitaire en appui aux populations déplacées suite aux conflits.

Elle était accompagnée par des représentants du Ministère des affaires humanitaires, des agences des Nations Unies et des partenaires humanitaires. La délégation a rencontré les autorités locales, les maires, les ONG locales, la communauté et les déplacées à Tiringoulou, pour discuter leurs défis à couvrir leurs besoins quotidiens de base. Les besoins les plus urgents identifiés sont l'éducation et la sécurité alimentaire. L’ONG IMC assure les services de santé dans la région.

«J’ai été profondément impressionnée par l'esprit et la résilience de la communauté qui avait par exemple construit une salle du centre de sante elle-même avec le matériel fourni par IMC. J’ai également apprécié quelques formations techniques pour les jeunes et les cours d'alphabétisation pour adultes. Cependant, davantage d’actions urgentes en appui aux déplacés et aux communautés d'accueil sont nécessaires pour répondre aux besoins de base», a déclaré Mme Bourgeois. Les autorités et les communautés ont demandé à plusieurs reprises de pouvoir commencer l'année scolaire dans l'ensemble de la préfecture.

«Il est inacceptable d'entendre que les cours à l'école primaire ne démarreront pas dans la nouvelle école construite, et que la vaccination de routine ne peut pas être réalisée car le frigo nécessaire n’est pas en place, à cause de l'insécurité sur les routes, et la chaîne d'approvisionnement régulier en vaccins qui est en arrêt. Il est impératif de sécuriser l'accès des convois délivrant le matériel d’aide humanitaire de Bangui et augmenter les programmes de protection, incluant la violence basée sur le genre et la protection des enfants contre le recrutement par les groupes armés. Autrement, nous risquons une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans la région ", a-t-elle ajouté.

La Préfecture de la Vakaga est caractérisée par plusieurs années d’instabilité, de violence et d'insécurité chronique. La situation est aggravée par la fermeture de la frontière tchadienne qui ne permet plus de fournir de la nourriture et des biens, et a eu un impact négatif majeur dans la région. En addition, son enclavement géographique et l'insuffisance des infrastructures l’ont coupé du reste du pays.

«J’ai rencontré des gens qui ont dû fuir leurs maisons à Bangui pour cette région enclavée, séparés de leurs proches et sont terrifiés à repartir. J’ai entendu des jeunes déplacés avec une seule demande: retourner à l’Université. J’espère que nous pouvons tous travailler vers une situation où une vie paisible dans cette région est possible, garantissant à tout le monde un meilleur avenir à long terme", a-t-elle ajouté.

La République centrafricaine continue de faire face à une crise humanitaire de grande ampleur. Près d'un million de personnes ont été déplacées et 2,5 millions ont besoin d'une assistance immédiate. Un cinquième des Centrafricains ont fui leurs maisons pour chercher refuge dans des sites spontanés des personnes déplacées (PDI), dans les familles d'accueil, et dans les pays voisins.