Le Coordinateur Humanitaire condamne la récente recrudescence de violence et réaffirme son soutien au gouvernement tchadien pour apporter une aide et protection aux populations affectées dans la province du Lac

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(N'djamena, 11 juin 2019): Stephen Tull, Coordonnateur humanitaire et Coordonnateur résident des Nations Unies au Tchad, condamne les récentes violences et appelle à un soutien accru pour répondre aux besoins humanitaires et de développement dans la province du Lac, dans un contexte de nouveaux déplacements de population. Il a déclaré : « Je condamne fermement les récentes attaques visant les postes de sécurité et les populations civiles, ainsi que la recrudescence des violations de droits de l'homme. J’appelle au respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme, y compris la protection des populations civiles. À cet égard, la situation actuelle exige des efforts supplémentaires de la part du gouvernement tchadien, des Nations Unies et de nos ONG partenaires afin d’assurer la sécurité et le bien-être des populations affectées. Les Nations Unies maintiendront leur forte présence dans la province du Lac et soutiendront les efforts visant à répondre aux besoins d'assistance et de protection des personnes vulnérables. »

Le Coordonnateur humanitaire au Tchad, accompagné de hauts représentants d’agences des Nations Unies, a effectué une mission de deux jours dans la province du Lac les 6 et 7 juin 2019, afin d'évaluer la situation sécuritaire et humanitaire et de permettre l'accès aux communautés nouvellement déplacées. La mission a rencontré les autorités locales et les organisations humanitaires sur le terrain et s'est rendue dans plusieurs sites pour échanger avec des familles qui ont fui les récentes violences et qui ont trouvé refuge dans des sites de déplacement, notamment à Maar, Yakoua et Kaya. M. Tull a été particulièrement frappé par les besoins vitaux non couverts et les conditions de vie difficiles des personnes nouvellement déplacées. « Malgré l'immense générosité manifestée par les communautés hôtes, nous devons renforcer notre assistance. Certains des nouveaux déplacés ont été forcés de se déplacer à plusieurs reprises depuis 2015, et beaucoup, y compris de jeunes enfants, dorment à la belle étoile ». Cette réalité est devenue particulièrement poignante alors que de fortes averses orageuses se sont déversées à Kaya, près de Bol, lors de la dernière visite de la mission.

La récente recrudescence des attaques armées et de l'insécurité dans le Bassin du Lac Tchad a poussé des milliers de personnes à trouver refuge dans la province du Lac, à l'ouest du Tchad, où la reprise des violences perturbe également les moyens de subsistance et fait payer un lourd tribut aux communautés locales, notamment autour de Ngouboua, Tchoukoutalia et dans les zones insulaires à la frontière avec le Nigeria. Depuis le début de l'année, près de 40 000 personnes se seraient déplacées dans la province, dont des réfugiés en provenance du Nigéria, des retournés du Niger et de nouveaux déplacements de communautés déjà déplacées à la recherche de sécurité et d'assistance.

Belinda Holdsworth, Cheffe du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Tchad, a également averti de l'aggravation de la crise : « Dans les zones où certaines communautés précédemment déplacées commençaient à rentrer, ces personnes ont dû fuir à nouveau, en raison de récentes attaques ou la crainte d’affrontements ou de représailles, dans un contexte où les mesures de sécurité destinées à garantir la protection des civils sont jugées insuffisantes. »

Malgré les difficultés d’accès aux populations affectées dans certaines zones, notamment dans les îles isolées situées le long de la frontière nigériane, le système des Nations Unies et ses partenaires humanitaires continuent d’opérer dans la province du Lac au mieux de leurs capacités, et font tout leur possible pour assurer la sécurité et apporter des abris, de la nourriture, de l’eau et des soins médicaux aux communautés déplacées.

M. Tull félicite le gouvernement du Tchad pour sa progression dans l'élaboration d'un plan intégral de sécurité et de développement pour la province du Lac, soulignant que « la sécurité constitue un préalable indispensable au même titre que la fourniture de services sociaux de base à la mise en place de solutions durables et pour permettre le retour des populations vers leurs zones d'origine ». Afin de soutenir ces solutions durables, Stephen Tull a réaffirmé la volonté de la communauté internationale de « se tenir aux côtés du gouvernement tchadien pour apporter une assistance immédiate aux communautés affectées ainsi que pour répondre aux vulnérabilités chroniques sous-jacentes, conformément au plan national de développement ».

Un financement accru des bailleurs est essentiel afin de sauver des vies à travers le soutien et l’expansion des opérations humanitaires en cours. La réponse actuelle est insuffisante par rapport à l’importance et la portée géographique des besoins. En 2019, les partenaires humanitaires au Tchad ont besoin de 140 millions de dollars américains pour sauver et améliorer les conditions de vie des 340 000 personnes les plus vulnérables de la province du Lac, dont plus de 133 000 déplacés internes, leurs communautés d'accueil, les retournés et près de 15 000 réfugiés. A mi-parcours, moins de 20% de ces fonds ont été reçus. En outre, les organisations humanitaires ont déjà utilisé une grande partie du stock de contingence du Tchad pour répondre aux besoins des personnes nouvellement déplacées.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Mme Belinda Holdsworth, Cheffe de bureau, OCHA Tchad, holdsworth@un.org, Tel. +23568851004

Mme Naomi Frérotte, Chargée d’information publique, OCHA Tchad, frerotte@un.org, Tel. +23566901633