Tchad : Situation des inondations - Rapport de situation no 01 (27/08/2024)

Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec le gouvernement et les partenaires humanitaires. Il a été publié par le bureau pays et couvre la période du 19 au 26 août 2024.

Aperçu de la situation

• Depuis la fin juillet, des pluies diluviennes qui s’abattent sur le pays, ont provoqué des inondations dans toutes les 23 provinces du Tchad. Selon les autorités tchadiennes et les partenaires, plus de 964 000 personnes (soit 166 000 ménages) sont affectées par ces inondations au 25 août 2024. On dénombre 145 personnes décédées, plus de 251 000 hectares de champs engloutis, plus de 70 000 maisons détruites et 29 000 têtes de bétail emportées.

• Les provinces les plus touchées, en termes de nombre de personnes, sont le Mayo-Kebbi est (218 000 personnes), la Tandjilé (185 000), Mandoul (97 000), le Salamat (87 000), N’Djamena (58 000) et Sila (56 000).

• L’évaluation des capacités d’intervention des partenaires humanitaires et de développement montrent que ces derniers ne peuvent apporter l’assistance qu’à moins de 10% des personnes affectées actuellement.

• Pendant ce temps, le niveau d’eau monte dans certaines zones. A ce jour, la zone de Koukou Angarana (province de Sila) est déjà difficile d’accès à cause du niveau des eaux du Barh Azoum qui ne cesse de monter. De même, dans la zone de Bessao (province du Logone Oriental) le pont reliant ladite localité à Moundou et Baibokoum a cédé. Ces contraintes rendent difficile le travail des rares partenaires sur le terrain.

  Besoin et réponse humanitaire en cours

• Les besoins des personnes affectées par les inondations sont multisectoriels. Ceux les plus urgents concernent les abris, les vivres, l’eau, l’hygiène et l’assainissement ainsi que les soins de santé primaires. La plupart des sinistrés ont abandonné leurs maisons pour se retrouver sur des sites de transit ou d’accueil. Certains de ces sites de transit sont des établissements scolaires et devront, dans quelques semaines, se libérer pour la rentrée.

• Actuellement, 75 000 personnes ont pu recevoir de l’assistance en termes de sécurité alimentaire, abris, articles ménagers essentiels et santé. A N’Djamena, 6000 personnes ont reçu de l’assistance multisectorielle, dont 3000 personnes appuyées par les humanitaires à Milezi et 3000 autres personnes assistées par le gouvernement à Kournari. Cela représente moins d’1% du nombre total de personnes dans le besoin.

• Dans la zone de Koukou Angarana (province du Sila) où seul MSF opère, la ville a été particulièrement touchée par la montée des eaux du Barh Azoum et n’est accessible que par pirogue. MSF travaille présentement dans cette zone pour apporter un appui en matière de santé aux personnes dans le besoin.

• Compte tenu des contraintes d’accès majeures dans les provinces de l’Est qui sont périodiquement coupées des routes d’approvisionnement, due à la monté des eaux des ouadis, ECHO a annoncé, le 22 août, la mise à disposition d’un cargo de transport de vivres et non-vivres, à titre gratuit, pour toute la période des urgences inondations à l’est au profit de la communauté humanitaire.