Au secours des réfugiés ougandais

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(Bunia, 20 août 2013) Tôt dans la matinée du jeudi 18 juillet, l’enceinte de l’église anglicane à Wane, petite localité à environ 310 km au Nord Est de Bunia, Territoire d’Aru, connaît une forte affluence.

Point de messe ce matin. Ce sont par contre près de 1 000 réfugiés ougandais qui sont assis sous les arbres. La veille, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) les invitaient à se faire préenregistrer pour recevoir une aide humanitaire.

Sur la longue file qui avance lentement, des femmes attendent impatiemment de recevoir des « jetons d’enregistrement », petit document précieux pour bénéficier de l’assistance. Un peu plus loin, des femmes déjà enregistrées allaitent leurs nourrissons; des petits enfants s’amusent en se faufilant parmi les femmes ; un petit marché de fortune, tenu par des vendeuses locales, s’improvise : bananes, avocats, maïs, arachides, patates douces et mets locaux. Les échanges se font en Shillings ougandais, la seule monnaie qui a cours légal dans cette partie du territoire congolais.

Une toute autre ambiance gagna la concession quand un gros camion frappé «HCR », chargé de couvertures, nattes, ustensiles de cuisine, jerricans, savons et moustiquaires, entra dans le site. Une heure plus tard, la présence de deux voitures du Programme alimentaire mondial (PAM), transportant des biscuits protéinés, suscita le même enthousiasme. « Leur intégration au sein des familles d’accueil s’est faite naturellement et sans problème. Toutefois, les populations autochtones n’ont pas assez de moyens pour supporter pendant longtemps leurs parents. Une aide des partenaires humanitaires est vivement souhaitée pour soulager les réfugiés», a expliqué l’Administratrice du territoire adjointe (ATA) du Territoire d’Aru, Mme Sophie Otsoo.

Avant la distribution de l’aide, un fonctionnaire du HCR a sensibilisé les réfugiés à ne pas vendre les kits, et dans le cadre du Principe de Ne pas nuire, il a prié les populations autochtones de ne pas convoiter cette aide et de continuer à manifester leur solidarité à l’endroit des réfugiés.

Plus de 2 600 réfugiés bénéficiaient ainsi de leur première aide humanitaire depuis leur arrivée le 22 juin dernier. Le HCR note que cette distribution de non-vivres et biscuits ne constitue qu’une première étape de leur assistance. «D’autres aspects tels que la santé, l’éducation et la prise en charge des personnes vulnérables et des femmes seront mis en œuvre prochainement, en collaboration avec la CNR, notre partenaire gouvernemental. », a souligné le chargé de Protection du HCR, M. Pacome Ngome.

Le PAM envisage d’effectuer dans les jours à venir une évaluation plus approfondie dans le cadre de la sécurité alimentaire, en prélude à une distribution des rations alimentaires aux réfugiés et étudiera également les mécanismes à mettre en place pour la prise en charge des familles hôtes. Ces dernières ne recevront pas une distribution classique des vivres mais pourraient bénéficier d’une aide sous forme de « Argent contre travail » ou « Nourriture contre travail » en s’investissant dans des activités d’intérêt communautaire telles que l’aménagement des ponts, routes, et puits d’eau.

Toutefois, le PAM insiste que les interventions en faveur des réfugiés seront développées en accord avec le HCR, c’est-à-dire si la présence des refugiés en RDC persiste. A cet effet, l’Inspection provinciale de l’agriculture et pêche (IPAPEL), a réalisé du 1er au 15 août une évaluation d’urgence de sécurité alimentaire dans la zone. « C’est suite à cette enquête qui permet une meilleure appréciation des bénéficiaires que nous allons distribuer les vivres au courant de ce mois d’août», a précisé la chargée de programme du PAM, Mme. Judith Ular. « La plupart d’entre nous ne croyaient pas à cette aide humanitaire. Elle vient nous soulager, quoique nous ne serions pas en mesure de reconstituer de sitôt nos biens perdus lors de ce conflit», a confié une femme d’origine congolaise, mariée à un Ougandais et qui a quitté le Congo, il y a plus de 20 ans.

Par ailleurs, des informations en provenance de la zone d’origine des réfugiés font encore état de la persistance de tensions intercommunautaires. De l’avis de beaucoup de réfugiés, l’éventualité de retour n’est pas envisagée dans l’immédiat, car ils disent craindre pour leur sécurité.

Outre cette récente présence de réfugiés ougandais, la Province Orientale compte près de 6 500 réfugiés centrafricains dont la majorité est arrivée en début de 2013 suite à la crise politique. Alors qu’environ 23 450 ressortissants congolais ont trouvé refuge depuis 2009 en RCA et au Soudan du sud à la suite notamment de l’activisme des combattants de l’Armée de résistance du Seigneur. La province a enregistré entre 2009 et juin 2013 plus de 352 700 personnes déplacées internes et environ 134 496 personnes retournées ces 18 derniers mois.

Cet article a été produit par de l’Unité de L’Information Publique et Plaidoyer-OCHA-DRC et les partenaires humanitaires. Cet article n’est pas un document officiel des Nations Unies, par conséquent ne reflète pas le point de vue des Nations Unies.

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