Cinq humanitaires tués au Sud-Kivu, les acteurs humanitaires exigent plus de protection

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(Kinshasa/Bukavu, 6 octobre 2011): La communauté humanitaire de la République Démocratique du Congo (RDC) est « très choquée » par l’attaque armée qui s’est soldée, le 4 octobre dernier, par la mort de cinq employés d’une organisation non gouvernementale humanitaire (ONG) locale œuvrant dans le domaine de l’éducation dans la localité de Malinde dans la Province du Sud-Kivu. Plusieurs autres personnes ont été tuées ou blessées lors de cette attaque. Cette agression, qui intervient le même jour qu’un autre incident perpétré contre une ONG travaillant dans les hauts plateaux d’Uvira, est la première mortelle contre les humanitaires en RDC en 2011. Elle vient renforcer le sentiment d’insécurité qui règne depuis plusieurs mois au sein des organisations humanitaires travaillant dans l’est de la RDC.

« Nous déplorons avec la dernière énergie cette agression et tous les autres actes qui entravent le travail des acteurs humanitaires en RDC. Nous mettons en garde les auteurs de tels actes car, en vertu du Droit International Humanitaire, les attaques délibérées à l'encontre des travailleurs humanitaires constituent des crimes de guerre. Nous appelons le Gouvernement congolais à ouvrir immédiatement une enquête pour retrouver les auteurs de cet acte odieux afin de les traduire en justice. Nous rappelons, si besoin en était encore, que la protection tant des citoyens congolais que des membres des organisations humanitaires nationales et internationales incombe prioritairement au Gouvernement » a dit Mme Pierrette Vu Thi, Coordonnateur par intérim de l’action humanitaire en RDC.

Depuis plusieurs semaines, les incidents sécuritaires contre les travailleurs humanitaires sont de plus en plus récurrents dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, compromettant l’acheminement à temps de l’assistance humanitaire. Depuis le mois d’août, le Nord-Kivu a enregistré près de 25 incidents, tandis qu’une quinzaine d’incidents a été enregistrée dans le Sud-Kivu. Ces incidents vont du braquage pour extorsion de biens à la prise d’otages en passant par le détournement des véhicules humanitaires pour le transport d’armes. Ces actes sont liés à la persistance des affrontements armés dans ces deux provinces.

« Cette agression qui endeuille la famille humanitaire et qui nous préoccupe au plus haut degré, loin de nous détourner de notre vocation, renforcera notre détermination à toujours apporter aux plus vulnérables l’assistance dont ils ont besoin » a dit Mme Vu Thi.

Depuis le début de cette année, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu ont enregistré près de 140 incidents contre les acteurs humanitaires.