Course contre l’épidémie de choléra à Kinshasa

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Première épidémie de choléra à Kinshasa en cinq ans

Quelque 18 000 personnes ont déjà été touchées par le choléra en République Démocratique du Congo depuis le début de l’année, un chiffre inquiétant car cela « représente quasiment la totalité des cas signalés durant tout l’an dernier », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Près de 520 personnes avaient succombé à cette maladie hydrique depuis le début de l’année.

Historiquement circonscrite dans l’est du pays, le choléra a gagné la capitale Kinshasa, vaste mégalopole de plus de 12 millions d’habitants, en longeant le mythique fleuve Congo. Le fleuve qui traverse le pays d’est en ouest est un vecteur majeur de la maladie. Depuis la mi-août, 13 cas et 2 morts ont été enregistrés dans la capitale. En 2011, la dernière épidémie déclarée à Kinshasa avait touché plus de 2 200 personnes et fait 88 morts. C’est pour éviter que ce scénario ne se reproduise que les autorités lancent la première campagne de vaccination orale contre le choléra à Kinshasa.

Les autorités sanitaires craignent que la saison des pluies combinée à l’absence d’immunité de la population de l’ouest du pays rende cette dernière très vulnérable à la maladie.

Première campagne de vaccination orale contre le choléra

Après le dénombrement des ménages ciblés, les autorités sanitaires ont décidé d’administrer le vaccin oral à plus de 306 000 personnes sur une population de 320 000 habitants particulièrement exposés à l’épidémie dans les zones de Limete, Kingabwa, Malukul, Nsele et Masina 2, des quartiers à forte densité dans la capitale. L’administration des deux doses nécessaires à chaque personne devrait démarrer le 30 septembre via une stratégie « porte à porte » en deux phases espacées d’une quinzaine de jours.

« La vaccination contre le choléra avec le vaccin oral constitue une composante additionnelle importante et efficace qui crée au sein de la communauté une immunité collective », a déclaré Dr Vincent Sodjinou, un spécialiste de la réponse à l’épidémie de choléra. Toutefois, l’OMS insiste sur l’importance des mesures et actions additionnelles telles que les infrastructures sanitaires, l'accès au chlore et à des remèdes d'hydratation ainsi que la formation du personnel médical pour une réponse plus efficace.

Le Ministère de la Santé, assisté par l’OMS, a assuré la formation du personnel qui mènera cette campagne de vaccination qui comptera plus de 500 mobilisateurs sociaux, crieurs publics et animateurs communautaires. La formation a abordé tous les aspects, notamment la gestion de la chaîne du froid, la destruction des déchets et la surveillance des manifestations post-vaccinales indésirables.