Des financements sont nécessaires d’urgence pour répondre aux besoins humanitaires considérables de la République démocratique du Congo

Près de 13 millions de personnes, dont 4 millions d’enfants sous-alimentés, ont besoin d’aide et de protection

KINSHASA/NEW YORK, le 21 mars 2019 – À l’heure où la République démocratique du Congo (RDC) fait face à l’une des crises humanitaires les plus vastes et les plus complexes du monde, la Directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l’ONU, Mark Lowcock, ont demandé aujourd’hui d’apporter un financement urgent et durable à l’action que mène le Gouvernement de ce pays pour répondre aux besoins des enfants, des familles et des populations vulnérables, dont les personnes handicapées.

« La transition politique relativement pacifique qui a lieu en République démocratique du Congo constitue une occasion que nous devons saisir. Nous pouvons surmonter la crise humanitaire massive et de longue durée. Mais nous avons de toute urgence besoin que les donateurs accordent de nouveau des financements généreux alors même que les besoins demeurent supérieurs aux ressources disponibles », a expliqué M. Lowcock, ajoutant que la RDC a besoin d’une mobilisation internationale pour instaurer les conditions nécessaires à la paix, à la sécurité et au développement à long terme.

Bien que la RDC ait réalisé ces dernières années des progrès à certains égards, la mortalité des enfants de moins de 5 ans ayant reculé et le nombre d’enfants scolarisés ayant augmenté, la situation humanitaire demeure dans l’ensemble très préoccupante. Le nombre de personnes touchées par la faim a connu une forte hausse, passant de 7,7 millions en 2017 à 13 millions l’an dernier. Au moins 4 millions d’enfants sont atteints de malnutrition. Le choléra, la rougeole et Ebola continuent de sévir.

« La malnutrition aiguë sévère devrait toucher cette année 1,4 million d’enfants de moins de 5 ans, auxquels elle fera courir un risque de mort imminente », a indiqué H. Fore. « Dans les régions du pays en proie à des conflits, des enfants et des jeunes ont été recrutés comme combattants, agressés sexuellement et privés d’éducation et de services de santé et de protection. Ensemble, la communauté internationale et le nouveau gouvernement peuvent et doivent améliorer leur action en faveur des enfants. »

À Kinshasa, les deux dignitaires des Nations Unies ont eu des échanges constructifs avec le président, Félix Tshisekedi, qui a réaffirmé la ferme volonté de son Gouvernement de diriger l’action humanitaire dans l’ensemble du pays. Ils ont fait part de la solidarité des Nations Unies avec le peuple congolais. Ils se sont également entretenus avec le Ministre de la santé, Oly Ilunga, de la flambée d’Ebola ainsi que d’autres maladies comme la rougeole, le choléra et la polio, qui touchent le pays.

À Goma, dans la province orientale du Nord-Kivu, les deux hauts responsables ont visité un centre de soins et d’assistance aux femmes, y compris aux rescapées de violences sexuelles et sexistes. Ils ont rencontré des survivantes de viol qui reçoivent une aide médicale, psychosociale et juridique, avec l’appui de l’UNICEF et de partenaires.

À Bunia, dans la province de l’Ituri, H. Fore et M. Lowcock ont visité un site de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, où ils ont fait la connaissance de Janette Dusi Lasi, qui a été blessée et a perdu son mari lorsque leur village a été attaqué. Elle vit maintenant dans le camp avec ses quatre enfants.

H. Fore s’est également rendue à Beni et Butembo, où elle a visité des centres de traitement d’Ebola. Elle est ensuite allée dans des crèches où des rescapés d’Ebola maintenant immunisés face au virus gardent de jeunes enfants dont les mères sont en cours de traitement, qui risquent eux-mêmes d’être victimes de la maladie.

Les enfants représentent un tiers des cas d’Ebola, soit plus que lors de toutes les flambées épidémiques précédentes. Plus d’un millier d’enfants ont été séparés de leurs parents ou sont orphelins à cause du virus.

Les deux hauts responsables ont estimé que l’élimination véritable de la flambée épidémique actuelle d’Ebola nécessitait avant tout une mobilisation plus grande et plus efficace de la population. « Ce n’est qu’avec la participation entière et la consultation de la population locale que l’on pourra vaincre cette flambée », a déclaré M. Lowcock. « Il faut donc faire participer activement les habitants de la région à la riposte et mieux répondre à leurs besoins plus généraux, compte tenu des priorités qu’ils fixent eux-mêmes. L’insécurité et les activités des groupes armés constituent un véritable problème mais ce qu’il faut avant tout, c’est écouter la population locale et collaborer avec elle. »

Le Plan d’aide humanitaire de 2019 vise à réunir 1,65 milliard de dollars des États-Unis pour apporter une assistance vitale à 9 millions de personnes. Sur ce montant, l’UNICEF a besoin de 326 millions de dollars pour répondre aux besoins de 4,3 millions d’enfants. L’Organisation des Nations Unies et ses partenaires sont venus en aide à 3,5 millions de personnes l’an dernier.

« Les flambées épidémiques de maladie, les conflits, les catastrophes naturelles et la violence sexuelle sont parmi les problèmes qui empêchent les hommes, les femmes et les enfants de RDC de réaliser pleinement leur potentiel et qui font que la crise humanitaire de ce pays est unique et complexe », ont expliqué H. Fore et M. Lowcock. « Nous ne soulignerons jamais assez l’importance vitale du financement. »

Note aux rédactions :

M. Lowcock a quitté la RDC le 20 mars et H. Fore, le 21 mars. Du contenu multimédia sur leur voyage se trouve à l’adresse : https://weshare.unicef.org/Package/2AMZIF3JFBWT

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