La responsable de l'action humanitaire de l'ONU: "Nous pouvons sauver des vies en RDC, mais le conflict doit cesser"

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(Kinshasa / New York / Genève, le 09 mars 2011): Au premier jour de sa visite en République démocratique du Congo (RDC), Valerie Amos, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d'urgence, a visité des projets humanitaires dans la province du Nord-Kivu, l'une des plus affectées par la violence.

Mme Amos a exprimé ses préoccupations par rapport au manque de protection des civils, et elle a mis l'accent sur le besoin continu d'une assistance humanitaire. « La réalité quotidienne est extrêmement difficile pour de nombreuses personnes dans cette province. Des hommes armés attaquent régulièrement les villages, ils pillent, violent, tuent, kidnappent les civils, et brûlent les villages avant de s'enfuir », a dit Mme Amos. « Ceci force des communautés entières à vivre dans une fuite perpétuelle, et à dépendre de l'aide humanitaire pour leur survie ». Depuis 2009, plus d'un demi million de déplacés internes sont rentrés au fur et à mesure que des régions se stabilisaient, mais plus nombreux encore sont les civils qui, ailleurs, se sont déplacés entre-temps.

La violence sexuelle, principalement pratiquée par des éléments de groupes armés, reste un problème énorme. Des milliers d'incidents sont rapportés chaque année au Nord et au Sud Kivu. « La violence sexuelle n'est qu'un des symptômes d'un problème plus structurel. Des communautés entières sont privées de leur droit à vivre en dignité », a dit Mme Amos.

L'insécurité est un frein majeur pour la mise en oeuvre des opérations humanitaires. En 2010, 200 incidents à l'encontre des humanitaires ont été enregistrés dans les deux provinces, contre 179 en 2009. Plus de 80% de ceux-ci impliquaient des organisations non gouvernementales (ONG), partenaires cruciales des Nations Unies pour déployer l'aide humanitaire. Bien que l'insécurité les oblige souvent à suspendre leurs opérations, les humanitaires poursuivent leurs efforts afin d'atteindre les plus vulnérables, et ils arrivent à assister au moins 70% de ceux dans le besoin.

« L'assistance humanitaire sauve des vies, et réduit la souffrance des populations, mais il faut s'attaquer aux causes profondes de cette crise », a dit Mme Amos. « Le processus de désarmement, démobilisation et réintégration doit être soutenu, de même que les efforts pour mettre un terme à l'impunité de ceux qui commettent ces crimes », a ajouté Mme Amos, qui a salué la réponse judiciaire aux viols de masse commis par des éléments de l'armée nationale en janvier dernier.

Les provinces du Kivu sont le théâtre de conflits armés entre l'armée nationale et différents groupes d'opposition armés, nationaux ou étrangers, y compris les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ou l'Alliance des forces démocratiques (AFD), un groupe originellement ougandais. Ces deux provinces comptent à ce jour environ 1,3 million de déplacés internes. Plus de 80 % de ceux-ci vivent en famille d'accueil, ce qui constitue une charge de plus pour des populations déjà vulnérables, aux ressources limitées. Grâce au support de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) et de la communauté internationale, le Gouvernement mène des efforts pour la stabilisation de la zone à travers le Plan de stabilisation et de reconstruction pour les zones sortant d'un conflit armé (STAREC).