Le chef des secours d’urgence de l’ONU demande des fonds d’urgence pour aider les personnes dans le besoin en RD Congo

Attachments

3,8 millions de personnes sont désormais déplacées en République démocratique du Congo

(Kinshasa / New York / Genève, 21 juillet 2017) : Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien, a terminé une mission de quatre jours en République démocratique du Congo (RDC) en demandant au monde « de ne pas oublier la RDC, où des millions de filles, garçons, femmes et hommes souffrent de la violence, de maladies et de la malnutrition ».

Au cours des deux jours de voyage en dehors de la capitale Kinshasa, M. O'Brien a rendu visite à certaines des communautés les plus touchées par la crise massive. Il s’est notamment rendu à Tshikapa, dans la Province du Kasaï, où une année de conflit a donné lieu à de graves violations des droits de l'homme et déplacé 1,4 million de personnes à travers l’ensemble de la région du Kasaï. Avec 3,8 millions de personnes déplacées, la RDC devient le pays africain le plus touché par les déplacements internes de populations. De plus, la violence qui sévit dans les cinq provinces qui forment la région du Kasaï empêche des milliers d’enfants de se rendre à l’école. Alors que quelque 600 cas de violence sexuelle ont été rapportés depuis l’année dernière, un certain nombre d’écoles et de cliniques ont été transformées pour servir de refuge aux personnes déplacées. Outre les 3,8 millions de personnes déplacées, le pays est également confronté à un flux régulier de réfugiés du Burundi, de la République Centrafricaine et du Soudan du Sud.

À Tshikapa, M. O'Brien a entendu les récits effroyables de personnes déplacées qui ont perdu des membres de leur famille, leurs biens ainsi que leurs revenus depuis que la violence a éclaté dans la ville en août 2016. « Dans le site de déplacés de Komba, j’ai rencontré la jeune Mangasa Kalone qui m’a expliqué qu’elle avait presque été brûlée vive lorsque son village a été attaqué », a souligné M. O'Brien. Il a également visité un complexe scolaire où des acteurs humanitaires mènent des activités de protection et de loisirs à quelque 1 000 enfants non-accompagnés.

A l’heure où les agences des Nations Unies et les ONG élargissent leur présence dans la région du Kasaï, le plus haut responsable humanitaire des Nations Unies a insisté sur l’importance de garantir un accès sécurisé pour les courageux humanitaires qui font tout leur possible afin d’apporter une assistance aux personnes les plus vulnérables. Du fait de l’insécurité persistante, les acteurs humanitaires éprouvent des difficultés à atteindre certaines populations.

À Kalemie, dans la Province du Tanganyika située au sud-est de la RDC, quelque 500 000 personnes ont été déplacées par la terrible recrudescence de violence qui oppose deux communautés depuis les 12 derniers mois. M. O'Brien s’est entretenu avec les autorités provinciales sur la nécessité d’apporter aux hommes, femmes et enfants déplacés toute l'attention et la protection dont ils ont besoin jusqu'à ce qu'ils puissent décider de rentrer chez eux sans risque. Il s’est également entretenu avec de nombreux acteurs du Nord-Kivu et du Sud-Kivu - deux foyers traditionnels d’opérations humanitaires qui nécessitent un véritable changement pour débloquer davantage de ressources. M. O'Brien a rencontré le Premier Ministre Congolais, Bruno Tshibala, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Emmanuel Shadary, et quatre autres ministres. Il a également échangé avec des ONG, ainsi qu’avec des représentants de pays donateurs et des hauts fonctionnaires des agences des Nations Unies et de la mission de maintien de la paix, la MONUSCO.

« Les ressources insuffisantes dont dispose la communauté humanitaire ne lui permettent pas de fournir une réponse adéquate », a déclaré M. O'Brien. Cette année, un appel de 812,5 millions de dollars US a été lancé mais a jusqu'à présent reçu moins de 25 pour cent du financement. Il s’agit du financement le plus bas de ces 10 dernières années. « C’est non seulement insuffisant mais surtout inacceptable pour la communauté mondiale de ne pas répondre à cette très réelle souffrance du peuple Congolais à cause du seul manque d'argent », a déclaré M. O'Brien.

« J'invite et encourage la communauté internationale à ne pas abandonner les millions de personnes dans le besoin en RDC. Qu’attendons-nous de plus pour agir ? Je demande à nos donateurs de donner et faire plus pour financer l’appel humanitaire en vue d’empêcher que des millions de personnes vulnérables ne tombent davantage dans le chaos total », a insisté M. O’Brien.

« Aujourd’hui, le financement est la seule chose dont nous avons besoin. Compte tenu des compétences, de l'engagement, du leadership et de la volonté des humanitaires des Nations Unies et de tous nos partenaires internationaux et nationaux, nous sommes en mesure de répondre aux besoins criants. Avec les ressources nécessaires, nous pouvons sauver des vies et protéger des millions de femmes, filles, garçons et hommes les plus vulnérables de notre planète », a conclu M. O'Brien.

Pour plus d’information, merci de contacter :
Yvon Edoumou, Chargé de l’information publique et du plaidoyer, +243 817 061 213, edoumou@un.org;
http://www.unocha.org , http://www.humanitarianresponse.info/fr/operations/democratic-republic-congo et www.facebook.com/UNOCHA