Le Coordinateur des Secours d'Urgence de l'ONU appelle les autorités de la RDC à assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la population congolaise

Genève, 21 mars - Le Coordonnateur des Secours d'Urgence des Nations Unies (CSU), M. Jan Egeland, a appelé le Gouvernement de Transition de la République Démocratique du Congo à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la population congolaise.

M. Egeland a exprimé sa profonde inquiétude sur la détérioration de la situation sécuritaire dans l'est du pays, et les conséquences que cela a sur les vies des populations congolaises ordinaires.

"Plus de 88.000 personnes ont été déplacées de leurs habitations depuis le début de l'année" a déclaré M. Egeland. "Ces gens ont subis des viols, des tortures, des enlèvements, des pillages et d'autres exactions qui ont porté atteinte à leurs droits fondamentaux et qui ont été commis dans la plus totale impunité".

Qualifiant la situation en Ituri de "crise humanitaire de grande ampleur", M. Egeland a salué le courage des agents humanitaires qui portent assistance aux déplacés. "Les organisations humanitaires sauvent des vies chaque jour dans cette région, en dépit de la difficulté croissante de la situation sécuritaire. J'invite le Gouvernement de Transition à soutenir la communauté humanitaire des toutes les manières que possible".

Faisant des commentaires sur la Province du Sud Kivu où s'accroît de l'anarchie, M. Egeland a constaté avec consternation l'implication des forces armées congolaises, FARDC, dans les actes de harcèlement contre les populations locales. "Alors qu'elles ont été envoyées pour protéger les populations et leurs biens, les FARDC sont en train de s'en prendre aux groupes aux groupes d'habitants les plus vulnérables et les forcent à leur céder leurs denrées alimentaires et leurs biens personnels", a-t-il déploré.

"L'absence de tout soutien logistique et de salaires a poussé les soldats à vivre aux dépens la population", a expliqué M. Egeland. "Le Gouvernement de Transition doit s'assurer que ses soldats reçoivent une certaine compensation salariale afin de mettre fin aux abus".

Sur le terrain les organisations humanitaires elles-mêmes sont harcelées par les autorités locales. "Les autorités locales congolaises confisquent les véhicules humanitaires, exigent des formes d'impôts totalement illégales et imposent des procédures administratives à toute prestation humanitaire. Ce qui empêche l'assistance humanitaire d'atteindre la population locale" a-t-il déclaré. "Le Gouvernement de Transition doit rappeler fermement à l'ordre ses représentants provinciaux pour que de tels actes de harcèlements prennent immédiatement fin".

Plus de 30.000 personnes continuent de mourir chaque mois de causes prévisibles en République Démocratique du Congo, malgré la signature d'un accord entre les principaux groupes rebelles et la mise sur pied d'un Gouvernement de Transition en juin 2003.

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