Le Secrétaire Général Adjoint s'engage dans le combat pour la justice en faveur des victimes des violences sexuelles en RD Congo

(Lubumbashi et Bukavu: 7 8 septembre 2006) : Le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies chargé des Affaires Humanitaires Jan Egeland a terminé, ce 7 septembre, sa visite dans la province du Katanga, en République démocratique du Congo. Après un briefing de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC) et une rencontre avec le Gouverneur de la province du Katanga, M. Egeland a poursuivi son voyage à Bukavu, au SudKivu.

Au cours de sa rencontre avec le Gouverneur du Katanga, le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies a souligné la nécessité d'un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion réussi afin que les combattants démobilisés ne retombent pas dans la violence. Il a également souligné l'importance capitale de combattre l'impunité au Katanga et à travers tout le pays. Quoique la RDC ait fait des progrès dans de nombreux secteurs, pratiquement rien n'a été entrepris pour mettre fin au cycle de violence et à l'impunité. Les Nations Unies accroissent leurs activités pour aider au retour de la population dans leurs familles, mais l'appui du gouvernement congolais est nécessaire également afin de réussir cette réinsertion. M. Egeland a aussi soulevé la question de la responsabilité sociale collective, en encourageant les sociétés privées à participer au développement de la communauté. Le Katanga est la province la plus riche du pays en terme de richesses minières. De grandes sociétés étrangères gagnent d'énormes sommes d'argent grâce au cuivre, au coltan, au diamant et autres minerais, mais aucun signe de cette richesse n'est perceptible au niveau de la population locale.

« Je suis et resterai personnellement engagé à combattre la violence qui est commise contre vous et d'autres civils innocents et à combattre la culture de l'impunité qui a trop longtemps prévalu dans ce pays » a promis le Coordonnateur des Opérations d'Urgence des Nations Unies aujourd'hui lorsqu'il a rencontré des victimes de violences sexuelles à l'hôpital de Panzi dans la province du SudKivu, à l'est de la RDC.

Après le briefing que lui a fait le responsable de l'hôpital, le Dr. Denis Mukwege, M. Egeland s'est entretenu avec des patients qui recevaient les soins, y compris un groupe de trois femmes qui ont beaucoup souffert de violences sexuelles au cours des trois derniers mois. M. Egeland a été fortement touché par les témoignages des souffrances endurées par ces victimes. Il a été particulièrement ému par le récit d'une femme tenue captive pendant sept jours, violée à maintes reprises et qui a ensuite perdu ses mains pour avoir été ligotée pendant toute la durée de son calvaire. A toutes ces femmes M. Egeland a dit : « Justice doit être faite pour les torts qu'on vous a faits. Ces coupables doivent être punis. Je porterai votre histoire au monde entier. » S'adressant à la presse, le Coordonnateur des Opérations d'Urgence a déclaré que "le viol est un acte lâche" et a appelé les autorités à mettre fin à la culture de l'impunité et à agir énergiquement contre tous ceux qui commettent des crimes.

L'hôpital de Panzi, établi en 1999 à Bukavu, capitale provinciale, a été le premier établissement spécialisé dans les soins aux femmes à ouvrir ses portes à l'est du Congo. Il est unique dans la région, en raison de l'accent mis sur les femmes et sa capacité de procéder à des interventions chirurgicales majeures sur les victimes de violences sexuelles qui souvent souffrent de mutilations et même de paralysie, dues aux actes subis. L'hôpital a également innové par sa clinique mobile qui traite les femmes dans les zones rurales éloignées. Depuis son ouverture, l'hôpital a soigné plus de 10.000 femmes, dont la plupart sont des victimes de violences sexuelles. L'hôpital traite également les fistules obstétriques, qui résultent très souvent des soins prénataux inappropriés dans des territoires où les femmes ont peu d'accès aux soins de santé primaires. M. Egeland a aussi fait le tour des autres pavillons de l'hôpital où des femmes violées apprennent les travaux manuels et l'artisanat.

Après sa visite à l'hôpital, M. Egeland a rencontré le représentant de la Mission de l'Organisation des Nations Unies (MONUC) au Sud Kivu, ceux des agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales (ONG) opérant dans la région. Il a également tenu une réunion avec le Vice Gouverneur du SudKivu, et lui a transmis son message sur la nécessité de mettre fin à la violence contre des civils et de combattre l'impunité, propos qu'il a aussi tenus au Président Joseph Kabila et à d'autres autorités congolaises.

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