Les Nations Unies conduisent une mission d'évaluation dans la mine d'uranium de Shinkolobwe en RDC

(Genève, Nairobi, New York, le 10 novembre 2004) : Une mission d'évaluation dans la mine uranifère de Shinkolobwe en République Démocratique du Congo a constaté des risques importants liés à de possibles éboulements ainsi qu'à une potentielle exposition chronique à la radioactivité ionisante et considère que la mine de Shinkolobwe doit rester fermée définitivement. Cette évaluation fait suite à un éboulement partiel de la mine en juillet 2004 qui a causé la mort de 8 personnes.
« La mine artisanale de Shinkolobwe a été exploitée de façon anarchique, sans respect des règles de l'art, ce qui accentue les risques d'accidents » selon M. Bernard Lamouille, expert en mine artisanale de l'équipe de la mission d'évaluation des Nations Unies.

Avant l'indépendance du pays, la mine de Shinkolobwe était exploitée pour l'uranium. Par la suite, les puits uranifères ont été condamnés avec du béton. A la fin des années 1990, l'extraction de cobalt sur le site de Shinkolobwe a été permise et s'est développée de façon anarchique, ce qui a accentué l'insécurité du site. Il n'y a pas d'évidence que l'uranium ait été exploité en tant que tel.

Environ 15 000 personnes étaient dépendantes des activités minières et vivaient dans le village de Shinkolobwe. La mission d'évaluation n'a cependant trouvé aucun travailleur sur les lieux du site. Suite à l'évacuation du site de Shinkolobwe au début du mois d'août, le village de Shinkolobwe a été complètement détruit. Les mineurs et leur famille se sont alors dispersés dans d'autres sites miniers ou sont retournés dans les villes avoisinantes.

« Aucun risque environnemental immédiat n'a été constaté » selon M. Alain Pasche, expert environnemental de l'équipe de la mission d'évaluation des Nations Unies, « néanmoins, des échantillons de sol, d'eau et de sédiments ont été prélevés et seront analysés en Suisse pour en déterminer la concentration en métaux lourds ».

La mission inter-agence, conduite par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), par l'intermédiaire de son Groupe commun de l'environnement, a évalué l'impact de l'éboulement de la mine de Shinkolobwe suite à une demande d'assistance du Ministre de la Solidarité et des Affaires Humanitaires de la RDC. La mission d'évaluation qui s'est rendue sur place du 25 octobre au 4 novembre, dans la province sud est du Katanga, comprenait également des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), et de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC).

D'ici trois semaines, des rapports d'expertise vont être soumis aux autorités de la RDC. Ces rapports intégreront des recommandations à court, moyen et long termes concernant la mine uranifère de Shinkolobwe, ainsi que sur les problèmes liés à l'exploitation artisanale des mines dans la région.

Téléchargez les photos de la mission d'évaluation de Shinkolobwe sur le site suivant www.irinnews.org/photogallery/iringallery.asp. Tapez les codes images suivants 200411919 à 24 ou faites une recherche avec le mot-clé « Shinkolobwe ». Cliquez sur l'image pour l'ouvrir sous une autre fenêtre et suivez les instructions pour la sauvegarder sur votre disque dur. La reproduction des photos est autorisée. Photo copyright ©IRIN/OCHA

Pour plus d'informations, veuillez contacter : René Nijenhuis, Groupe commun PNUE/BCAH de l'environnement à Genève, +41 22 917 1815, portable +41 79 477 0872; Nick Nuttall, PNUE Nairobi, + 254 20 623084, portable + 254 733 632755, Stephanie Bunker, BCAH New York, +1 917 892 1679, portable + 1 917 892 1679