RD Congo : Focus Humanitaire Septembre/September 2007

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LA PROBLEMATIQUE DE LA NUTRITION EN RDC

La lutte contre la malnutrition : un défi

La République Démocratique du Congo connaît des taux de malnutrition élevés. Ces taux varient selon les territoires. Quel-ques enquêtes menées indiquent des taux allant parfois jusqu'à 30 %. Or, selon les normes de l'OMS, au-delà de 10 %, nous sommes déjà dans une situation nutrition-nelle alarmante. A la base de cette situation, le déclin de l'agriculture, les habitudes alimentaires, l'enclavement des territoires. L'insécurité engendrée par des groupes armés, particulièrement dans les provinces de l'Est du pays, restreint l'espace humani-taire et privent certaines populations de tout accès à leurs champs. Cette situation fait que quand on circule à travers certains territoires de la République, on affronte souvent le spectacle des en-fants aux joues et aux pieds gonflés, le ventre ballonné, les cheveux complètement jaunis et une démarche peu rassurante. Ce sont là des signes de la malnutrition. Pour-tant par manque d'enquête nutritionnelle, il serait hasardeux de généraliser une telle affirmation. Mais là où des enquêtes ont été menées, le verdict est souvent sans appel. Selon une enquête nutritionnelle menée l'année dernière par l'ONG catholique CORDAID dans le district du Sankuru, dans la province du Kasai Oriental, le taux de prévalence de malnutrition aiguë globale enregistré dans ce territoire avoisine les 18 %. Un diagnostic qui confirme le screening nutritionnel fait par la même ONG en 2004. La situation mérite donc une attention parti-culière. La même attention doit être portée sur les territoires de Befale et de Monkoto, dans la province de l'Equateur, où, selon un rapport d'une mission inter agences, la prévalence varie entre 10 % et 30% selon les localités. Dans la province Orientale, la malnutrition sévit également notamment dans le district du Bas-Uélé. Ces chiffres expliquent aisément pourquoi, dans plusieurs territoires du pays, la malnutrition est souvent placée parmi les premiè res causes de consultation dans les centres de santé. Malheureusement, la prise en charge des cas de malnutrition n'est pas souvent intégrée dans les activités de ces centres.

Par rapport à cette situation, la réponse tarde parfois à cause de l'absence des par-tenaires dans certaines zones de santé, à cause de la restriction de l'espace humani-taire et surtout par manque de l'intégration des activités de nutrition dans les centres de santé. Mais les initiatives ne manquent pas.

Dans la province de l'Équateur, grâce à un financement du Pooled Fund, un projet pi-lote de surveillance nutritionnelle a été mis sur pied avec des structures sentinelles dans les 5 zones de santé de la province. Dans le Sud Kivu, des comités locaux de nutrition ont été formés, avec l'appui de l'UNICEF. Dans le Katanga, des vivres avaient été pré positionnés et distribués pour faire face à la disette causée par des inondations qui ont ravagé des champs. Ailleurs, des missions d'enquête ont été menées pour évaluer la situation afin d'y apporter une réponse adéquate.