R.D. Congo : « La protection des civils et l’accès humanitaire ne doivent pas être mis en sursis au Nord-Kivu »

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(Goma/Kinshasa, 24 janvier 2014) : Plusieurs dizaines de milliers de personnes vivant dans la zone de Kamango, dans le Territoire de Beni au Nord-Kivu, pourraient encourir de graves risques de protection suite au lancement de nouvelles opérations militaires par les forces armées congolaises. L’armée congolaise a démarré, le 16 janvier 2014, une opération baptisée SOKOLA - « nettoyez » en lingala - afin de mettre un terme aux exactions commises par le groupe armé Allied Democratic Forces (ADF).

Cette nouvelle campagne militaire pourrait fragiliser davantage une zone déjà instable et affaiblie par des besoins humanitaires auxquels les organisations y répondent dans un contexte difficile.

« Le Nord-Kivu a besoin de paix et de sécurité, mais les populations civiles qui en bénéficieront ne doivent pas être en même temps des victimes de ces opérations militaires. La protection des civils- y compris les infrastructures civils- et l’accès humanitaire de doivent pas être mis en sursis » a déclaré le Coordonnateur de l’action humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré.

Depuis juillet 2013, l’est du Territoire de Beni fait face à une dégradation de la situation sécuritaire de la zone aux mains des éléments ADF: attaques violentes, assassinats et enlèvements de civils - toutes ces violations ont entrainé des déplacements de population. Les acteurs humanitaires estiment à plus de 80 000 le nombre de personnes qui ont fui pour se réfugier en Ouganda et dans des localités voisines. Cette insécurité augmente le risque que des milliers d'enfants soient recruter par les groupes et mouvements armés qui écument la région.

En 2013, les organisations humanitaires ont bénéficié de contributions financières importantes, y compris du Fonds Commun Humanitaire basé à Kinshasa et du Fonds central des Nations pour les urgences, pour répondre aux besoins des familles déplacées et affectées. Plus d’1 million de personnes sont déplacées au Nord-Kivu, soit près de 38% des 2,9 millions de personnes déplacée dans toute la République Démocratique du Congo.