RD Congo : La responsable de l'action humanitaire de l'ONU demande plus de sécurité dans les zones affectées par la LRA

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(Kinshasa /New York /Genève, le 10 mars 2011): Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d'urgence, a visité la Province Orientale au dernier jour de sa visite en République démocratique du Congo (RDC).

Les Districts du Haut-Uele et du Bas-Uele sont le théâtre des brutalités commises par l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), un groupe armé ougandais. Dans ces districts, la LRA a tué près de 2 000 civils depuis décembre 2007 et enlevé près de 3 000 autres, dont environ 1 500 enfants.

Dans le village de Bangadi, situé à environ 50 kilomètres de la frontière avec le Sud Soudan, Mme Amos a écouté des témoignages douloureux des survivants d'enlèvements par la LRA. «La LRA continue à commettre des atrocités contre les civils, et ceux qui sont déplacés n'ont aucune perspective de retourner chez eux dans un futur proche», a dit Mme Amos après sa visite. « Les éléments de la LRA sont brutaux. Ils ont mutilé et tué de nombreux autochtones, et des centaines d'enfants enlevés ne sont jamais retournés».

Seulement quelques centaines de combattants de la LRA se trouveraient en RDC. Malgré leur nombre relativement faible, l'impact humanitaire et sécuritaire de leur présence est énorme. L'accès routier limité aux districts des Uele rend les opérations humanitaires difficiles et coûteuses. La LRA a causé le déplacement de près de 300 000 personnes rien qu'en RDC. En outre, la LRA a également attaqué des civils au Sud Soudan, en République centrafricaine, ainsi qu'en Ouganda. «Les pays affectés et les partenaires internationaux ont besoin de se mettre ensemble pour trouver des solutions à cette sérieuse menace à la paix et à la sécurité régionale », a dit Mme Amos.

Au cours des rencontres avec les autorités et les travailleurs humanitaires dans la province, Mme Amos a mis l'accent sur la responsabilité première du Gouvernement de la RDC pour protéger les civils. Mais elle a également exprimé son inquiétude du fait que la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO) n'a pas suffisamment des ressources pour protéger de manière adéquate les civils et assurer l'accès aux zones affectées par la LRA pour les opérations humanitaires. «La MONUSCO est un élément dissuasif pour la LRA, et sa présence est également essentielle pour faciliter l'accès et les opérations humanitaires dans la province», a-t-elle affirmé.

Sept agences des Nations Unies et 23 organisations non gouvernementales (ONG) mènent des actions humanitaires dans les Districts du Haut-Uele et du Bas-Uele. Les acteurs humanitaires ont réussi à assister environ 65% de la population déplacée, mais ils font quotidiennement face aux obstacles liés à l'insécurité persistante et à l'inaccessibilité d'un grand nombre de ces déplacés, dans des zones avec peu ou sans réseau routier.