RD Congo : Les populations de Dingila dans la province Orientale ont accès aux médicaments de base

Le taux de morbidité et de mortalité pour les maladies à caractère endémique et/ou épidémique a fortement diminué dans les cinq zones de santé du district sanitaire de Dingila ; district situé dans le Bas Uélé en Province Orientale. Cela grâce au programme des soins de santé primaires financé par le Pooled Fund et mis en œuvre par l'Ong MedairCongo. Ce projet a permis aux 360 000 habitants de Dingila de pouvoir acheter aujourd'hui des médicaments à un prix moins cher et qui couvrent 95% des maladies de la région : c'est-à-dire le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires ou les maladies sexuellement transmissibles.

Le district de Dingila a vécu les sévices de la guerre. Au début du projet, alors que des combats éclataient dans la région, cinq personnes furent grièvement blessées. Sans médicament, ils n'avaient que peu de chance de survivre. Mais ce jour là, une livraison de médicaments a permis aux infirmiers de trouver dans le colis tout ce dont il était nécessaire pour soigner les blessés. La livraison des médicaments se fait à vélo : plusieurs Kumba-Kumbas, des transporteurs à vélo, arrivent à leur destination. Chacun a son vélo chargé de plus de 50 kg de médicaments. Ils font parfois un long voyage de 650 km pour amener des médicaments nécessaires à la population.

En plus de l'approvisionnement en médicaments, MedairCongo a envoyé des superviseurs et formateurs dans ce district pour former des équipes cadres de différentes zones de santés, des infirmiers et accoucheuses - et également pour améliorer la qualité des soins. Régine Ambimani, superviseur chez MedairCongo et formateur sur la maternité à moindre risque, confirme les résultats obtenus sur le terrain : "Nous avons formé au total 186 accoucheuses et infirmiers titulaires, dont plus de 50% étaient sous-qualifiés. Par contre ils étaient tous très motivés et désireux d'apprendre", explique-t-elle. Un après-midi, Régine était en train d'expliquer les risques et signes d'un accouchement preavia où le placenta précède le bébé. C'est à ce moment là qu'un infirmier entra subitement dans la salle pour alerter Régine de l'arrivée à l'hôpital d'une femme enceinte souffrant de complications graves. Du coup, le cours devint pratique ! Régine décida d'amener tous les participants à l'hôpital. Pierrette, une jeune accoucheuse, fait le rapport de cette expérience : « Avant cette formation, je n'ai jamais su quoi faire dans une situation comme celle-ci. Grâce au diagnostic rapide, la femme a pu être opérée et une petite fille est née. On lui a donné le nom de Régine »

Ce projet, financé par Pooled Fund, a mis en place un système qui permet aujourd'hui une bonne qualité de soins. Pour le Médecin Chef de Zone, ce projet a beaucoup renforcé les connaissances de gestion en soins de santé et les capacités du personnel soignant de la zone. "Cela a sauvé beaucoup de vies et va encore en sauver plus", conclut-il.

OCHA/ source Susanne Krauss, MedairCongo