RD Congo : Situation humanitaire dans la province de l’Ituri - Rapport de situation No. 7 (10 juillet 2024)

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Ce rapport est produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 30 juin 2024

FAITS MAJEURS

  • Environ 40 000 personnes déplacées dans les zones de santé de Kilo et Bambu, territoire de Djugu, à cause des violences armées
  • L’assistance alimentaire fournie à plus de 123 000 personnes

APERÇU DE LA SITUATION

Territoire de Djugu : des civils de plus en plus ciblés par des violences de groupes armés

Le 30 juin, les opérations lancées par les Forces armées congolaises contre des groupes armés non-étatiques (GANE) - dans plusieurs villages des aires de santé de Liseyi, Bunzenzele, Kobhu et Nyangarayi (zones de santé de Kilo et Bambu) - ont forcé plus de 12 600 personnes à se déplacer. Elles ont trouvé refuge dans les aires de santé de Walu, Kunda et Mwanga (zones de santé de Rwampara et Nyankunde, territoire d’Irumu), selon les autorités sanitaires et la société civile locale. Ces opérations font suite au non-respect de l’engagement de cessation des hostilités signé par ces groupes en avril 2024 et à l’escalade des violences observées entre les 20 et 27 juin. Au moins 15 civils ont été tués à la suite de ces violences dans plusieurs villages dont Lodjo, Galayi, etc., selon des acteurs de protection. Selon certaines sources, le bilan humain serait de plus de 40 morts. Ces incidents avaient déjà occasionné des vagues successives de déplacement de population estimées à plus de 27 500 résidents en direction de la localité de Mongwalu centre, des aires de santé de Pluto, Pilipili, CECA 20, Notre Dame, Iga Mission, etc., selon certaines sources locales.

La grande majorité des déplacés manque d’abris et loge dans des bâtiments publics. Les acteurs humanitaires ont recensé parmi les besoins pressants, le manque de nourriture, d’articles ménagers essentiels et de soins médicaux. Aucun acteur n’est positionné dans ces zones d’accueil. La mobilisation des partenaires est requise pour une évaluation des besoins.

Territoire d’Irumu : l’insécurité persiste sur l’axe Komanda – Luna

Le 27 juin, des hommes armés ont tué au moins sept civils dans la localité Mambelenga (50 km au sud de Komanda centre), selon des autorités locales. Ces dernières craignent une hausse des incidents de protection dans la partie sud de Komanda, du fait de la période de récolte du cacao, durant la petite saison (juin à août). Cette insécurité freine le retour de plusieurs milliers de personnes en déplacement à Komanda centre et dans le Groupement Bakpulu.

Le 18 juin, des éléments armés ont tué trois civils dans un champ dans la localité de Karatuma. A la suite de cet incident, environ 5 600 personnes se sont déplacées vers les localités de Bavonkutu, Mungamba, Kandoyi, Bamande et Komanda (zone de santé de Komanda), selon des sources locales. Ces personnes ont fui les localités Karatuma, Balimani, Bandikafu, Kandoyi, Mukasi et Bamande (aire de santé de Bamande).

Territoire de Mambasa : montée de l’insécurité dans le sud-est de la zone de santé de Mandima

Entre les 11 et 16 juin, des éléments d’un groupe armé non-étatique ont tué huit civils et enlevé une dizaine d’autres dans les aires de santé Bakaeko Kenya et Biakato mines, selon la société civile locale.

Territoire de Mahagi : des tensions intercommunautaires restent vives dans la zone de santé d’Aungba

Entre le 17 et 18 juin, des éléments d’un GANE ont tué cinq civils, dont trois femmes déplacées et deux enfants, dans les aires de santé Ahologo et Talitali, selon des sources humanitaires. Depuis le mois de mai, des tensions intercommunautaires ont déjà fait neuf civils tués. Près de 54 000 personnes ont dû se déplacer vers l’intérieur de la zone de santé d’Aungba et celles de Logo et Biringi (territoire d’Aru).