RDC: 11,000 ménages retournés dans la plaine de la Ruzizi

Plus de 11 000 ménages anciennement déplacés ou réfugiés ont besoin d'une assistance humanitaire dans la plaine de la Ruzizi, à l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). L'ONG Caritas, auteur principal de ce recensement, a d'ores et déjà sollicité le Programme Alimentaire Mondial (PAM) en vue d'une assistance urgente en vivres.
Ces familles revenues dans leurs localités d'origine - Luvungi, Luberizi/ Bwegera, Katogota, Kamanyola ou Sange - avaient toutes fui les affrontements à partir du mois de juin entre le colonel dissident Jules Mutebutzi et les troupes des Forces des Armées de la RDC (FARDC) ou encore les attaques du Front Démocratique de Libération du Rwanda (FDLR).

Une mission inter Agence d'évaluation des besoins conduite le 19 octobre à Mutarule, une localité entièrement détruite par les combats à 40 km au nord de Uvira dans le sud Kivu, a permis de procéder à des distributions de biens non alimentaires (bâches, jerrycans, ustensiles de cuisine, savon) à 124 familles retournées. Le PAM devrait effectuer, avec son partenaire opérationnel Caritas, une distribution de vivres de 30 jours avant d'évaluer le développement de la situation. Des semences maraîchères et des houes devraient également être fournies par la FAO.

Des projets sur le plus long terme et bénéficiant à l'ensemble de la communauté sont par ailleurs à l'étude. Des études de faisabilité d'un approvisionnement en eau potable sont ainsi en cours. Les populations de Mutarula et de Luberizi, à 3 km, boivent en effet l'eau directement de la rivière. Dans l'attente de la possible concrétisation d'un tel ouvrage, des emplacements seraient aménagés au bord de la rivière et des pastilles de purification de l'eau distribuées. L'ONG AMI a également été sollicitée pour réhabiliter le poste de santé de Mutarele dans le but de favoriser l'accès au soin. Le premier centre médical se trouve à Luberizi alors que l'arrivée de la saison des pluies augmente les risques d'épidémies de choléra, de maladies respiratoires et parasitaires.

L'assistance apportée aux habitants de ce village est illustrative des actions qui sont menées dans le cadre du plan d'action humanitaire pour le Sud Kivu. Ce document avait été élaboré à Bukavu, chef lieu de la province, le 1er octobre par la communauté humanitaire pour prendre en considération les caractéristiques particulières de cette province secouée par les affrontements. Cinq axes prioritaires d'intervention avaient été identifiés parmi lesquels celui couvrant la plaine de la Ruzizi.

L'idée essentielle gouvernant l'assistance humanitaire dans ce vaste mouvement de retour est certes de délivrer une aide d'urgence aux personnes dans le besoin, mais aussi de lancer des projets de réhabilitation dont les services bénéficieront à l'ensemble de la communauté. Les approvisionnements en eau potable, les restaurations de centres santé en sont des exemples.

Cette démarche traduit en des actes matériels, d'une part la volonté des acteurs humanitaires d'intervenir auprès de toutes les personnes vulnérables conformément à leurs principes d'indépendance, d'impartialité et de neutralité et d'autre part, de favoriser un retour dans de bonnes conditions.

Assistance sans distinction d'origine et réhabilitation des infrastructures communautaires, seront ainsi des ingrédients d'une revitalisation durable de la cohésion sociale que devra néanmoins soutenir l'ensemble des responsables politiques et militaires.