RDC: 1500 réfugiés congolais bloqués à la frontière

Le retour de près de 1500 réfugiés congolais du Burundi, bloqués depuis jeudi dans la zone neutre de la frontière à Uvira, a entraîné une vive hostilité de la population. Cette dernière a érigé des barricades dans la ville afin d'empêcher ce retour.
Toutes les tentatives de la communauté humanitaire de venir en aide à cette population, à partir du territoire congolais, ont échoué la semaine dernière du fait de l'insécurité dans cette zone. Seule une assistance en provenance de Bujumbura a pu être délivrée.

Une équipe humanitaire, composée du HCR, de l'UNICEF, de la section des Affaires Humanitaires de la MONUC et de OCHA a néanmoins pu se rendre dans la zone neutre ce matin.

Dans le même temps, les autorités locales et la délégation gouvernementale, dirigée par le vice Ministre de l'Intérieur, prévoient néanmoins, si la sécurité le permet, d'ouvrir la frontière aujourd'hui lundi et de transférer les réfugiés dans un site de transit militairement sécurisé au centre de la ville.

Un autre site avait été identifié samedi, avec l'autorisation du vice Ministre, par l'équipe humanitaire dépêchée à Uvira ce même jour pour organiser initialement l'assistance dans la zone neutre et préparer le retour de ces réfugiés en RDC. Cependant après avoir pris connaissance de ce projet, la population avait également barré l'accès à cette zone.

Les tentatives d'intervention dans la zone neutre, à partir de Uvira, se sont aussi révélées jusqu'à présent impossible. Un convoi humanitaire a essayé de s'y rendre dimanche sous l'escorte de la MONUC. Les réactions violentes de la population ont obligé les forces onusiennes à tirer en l'air pour permettre aux acteurs humanitaires à rebrousser chemin. Une heure après, la foule a présenté le corps d'une jeune fille devant le camp de la MONUC. Cette dernière a réfuté toute implication dans ce décès. Une enquête est en cours.

Selon l'administrateur du territoire de Uvira, ces réfugiés ne devaient pas entrer en RDC avant le 14 octobre, le temps nécessaire pour sensibiliser les communautés locales à ce retour, assurer leur sécurité et résoudre les problèmes fonciers ; les maisons des réfugiés étant occupées par d'autres personnes.

Ce groupe comprend en effet environ 550 Banyamulenge, des congolais tutsis en provenance de Gatumba.

Une première vague de retour de 366 réfugiés Banyamulenge le 24 septembre dernier, avait déjà entraîné de virulentes protestations populaires à Uvira. Ils avaient alors été bloqués deux jours à la frontières avant d'être transférés dans un camp de transit placé sous haute surveillance. Ils n'ont pu rejoindre leurs familles à Uvira, ou se rendre sous escorte à Minenbwe, dans les moyens plateaux que quelques jours après.

Ces Banyamulenge avaient fui les combats des mois de mai / juin entre les troupes insurgées du colonel Mutebutsi, munyamulenge, et celles des FARDC. Ils se sont réfugiés dans le camp de Gatumba au Burundi à 4 km de la frontière dans lequel près de 160 personnes ont été massacrées le 13 août.