RDC: LE MANQUE DE FINANCEMENT MET DES DIZAINES DE MILLIERS DE VIES EN PERIL

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(Kinshasa / New York / Genève, 4 juin 2010): le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et la communauté humanitaire dans le pays ont exprimé leurs inquiétudes quant au niveau très bas de financement de l'action humanitaire pour l'année 2010.

« La crise humanitaire dans ce pays nécessite une attention beaucoup plus importante de la part des donateurs », a indiqué S.E. M. Ferdinand Kambere, Ministre des affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité nationale de la RDC. « Je souhaite que la solidarité nationale soit une partie clé de l'action humanitaire, le Gouvernement étant responsable en premier lieu d'assurer la survie et le bien-être des populations affectées ».

Le Ministre a ouvert hier, dans la capitale Kinshasa, un atelier sur l'examen à mi-parcours du Plan d'action humanitaire (PAH) pour 2010, l'outil à la base des actions humanitaires dans le pays. Pour cette année, le PAH s'articule autour de quatre objectifs: renforcer la protection des populations, réduire la mortalité et la morbidité, assister en particulier les personnes déplacées, et restaurer les moyens de subsistance.

Les activités humanitaires dans le pays, prévues dans le PAH, ne sont actuellement financées qu'à hauteur de 30%, soit 249 millions de dollars américains sur un total demandé de 828 millions. Outre le report de l'ordre de 70 millions de dollars américains de l'exercice 2009, le montant du financement reçu cette année est de 179 millions, soit seulement 22% des besoins.

« Si la mobilisation de fonds continue à ce rythme, le financement total pour 2010 risque de ne pas atteindre 500 millions de dollars, soit moins de 60% des besoins, ce qui créera un déficit de plus de 328 millions », a dit Fidèle Sarassoro, coordonnateur de l'action humanitaire dans le pays. « Ceci aurait des conséquences désastreuses sur l'assistance humanitaire aux plus vulnérables », a-t-il ajouté. Plusieurs organisations nongouvernementales, tel que Save the Children - UK (SC-UK) et International Medical Corps (IMC), ont déjà réduit certaines activités à l'est du pays, en raison du manque de fonds.

En 2009, l'argent reçu pour financer les activités planifiées dans le cadre du PAH a permis à plus d'un million de personnes d'avoir accès à l'eau potable, à presque trois millions de personnes de recevoir une aide alimentaire nécessaire à leur survie, et à 80% des enfants d'être vaccinés. Mais compte tenu du niveau de financement actuel pour 2010, 350 000 personnes risquent de ne pas avoir accès à l'eau potable, et 200 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë pourraient ne pas recevoir d'aide. « Ceci mettrait en péril la vie de dizaines de milliers d'enfants », a déclaré pour sa part Pierrette Vu Thi, Représentante du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) en RDC.

Le PAH fait partie de la Procédure d'appel global (CAP). Il s'agit d'un outil de planification opérationnelle et de plaidoyer pour le financement, utilisé dans plusieurs pays faisant face à des crises humanitaires majeures. Il permet au Gouvernement, aux donateurs et aux acteurs humanitaires de s'accorder sur les priorités de l'action humanitaire et les activités à entreprendre afin de sauver des vies, et de mobiliser les ressources nécessaires à ces activités.