RDC: Un plan d'action humanitaire pour sortir le district du Tanganyika de l'oubli

Dans le district du Tanganyika, au sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC), la mise en oeuvre d'un plan d'action humanitaire commun pourrait constituer la réponse aux difficultés rencontrées par les organisations d'assistance.
Le manque de partenaires et de financements adéquats rend très difficile la couverture de tous les besoins humanitaires, alors que la durée trop courte de certains programmes - pour des raisons budgétaires -- annule bien souvent les effets des initiatives mises en oeuvre.

Le soutien de l'ONG Action Contre la Faim au centre de santé de Moba jusqu'en juin 2004 a ainsi disparu faute de financement. Le projet de Solidarités visant à restaurer de manière pérenne la situation nutritionnelle, en traitant également de la sécurité alimentaire jusqu'à la relance agricole, est aussi compromis pour la même raison. La gestion de 40.000 déplacés internes dans ce district devient problématique, elle aussi. Malgré les efforts déployés seuls 20% de cette population bénéficie d'une assistance au retour. Les disponibilités en biens non alimentaires, en semences, en houes sont insuffisantes.

Le secteur de l'eau et de l'assainissement est particulièrement sensible. Les interventions sporadiques de quelques organisations laissent intact le problématique de l'eau dans cette région atteinte de manière cyclique par des maladies hydriques.

Conséquence de la guerre, les victimes de violence sexuelle, et plus généralement les personnes atteintes par les maladies sexuellement transmissibles, ne sont pas prises en charge par un projet global. Une maison de la femme a bien été créée à la Kalemie, mais son champ d'action demeure limité. Les taux de prévalence du VIH/Sida atteignent pourtant des niveaux inquiétants. 25% des femmes enceintes sont ainsi contaminées. Une femme sur trois est séropositive.

Parent pauvre des zones ciblées par l'assistance humanitaire, la situation prévalant dans le district du Tanganyika nécessite aujourd'hui une mobilisation de la communauté humanitaire et des bailleurs de fonds.

L'élaboration d'un plan d'action concourra à cet impératif. Ce document permettra d'abord de dresser un état des lieux précis des besoins humanitaires, puis d'établir les priorités des actions à mener. La synergie des efforts déployés à l'occasion de cette activité devra ensuite être soutenue par un plaidoyer actif auprès de nouveaux partenaires pour les inciter à intervenir dans cette zone. La même action se prolongera auprès des bailleurs de fonds sans le soutien desquels aucune action n'est possible.