RDC: Une situation humanitaire inquiétante mais pas irréversible dans la province Orientale

A l'image des autres provinces de l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), la province Orientale présente des caractéristiques humanitaires similaires qu'un plan d'action humanitaire commun pourrait parvenir à améliorer.
Le manque de partenaires et de ressources financières empêche les acteurs humanitaires de couvrir l'ensemble des besoins. La situation est aggravée par l'absence d'infrastructures routières qui limitent le rayon d'action des interventions dans la grande périphérie des centres urbains.

Dans ce contexte général, bien que la situation sécuritaire dans la province, en dehors du district de l'Ituri, se soit considérablement améliorée, des tracasseries militaires continuent d'affecter les humanitaires et la population civile. Le général Padiri commandant de la 9ème région militaire a toutefois indiqué que des mesures étaient prises afin de permettre aux humanitaires d'évoluer librement, notamment dans la zone d'Isiro. Des affrontements entre groupes armés dans le district de l'Ituri en revanche ont conduit à une réduction de l'espace humanitaire.

De ces constats ressort finalement une situation humanitaire inquiétante. Selon la communauté humanitaire, le taux de couverture vaccinale est parmi les plus bas en RDC. Le manque d'infrastructures pose d'importants problèmes de logistique. Les moyens d'assistance sont limités dans le domaine nutritionnel, des violences sexuelles, de l'éducation, et de la santé.

Plus spécifiquement pour le district de l'Ituri, le chef de bureau de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) à Bunia, Dominique McAdams, a insisté sur la nécessité d'apporter un soutien psychologique aux populations de l'Ituri que les atrocités des affrontements ont contribué à déstabiliser. Elle a par ailleurs souligné l'urgence de désarmer les groupes armés.

Le chantier humanitaire dans la province Orientale est de taille. Face aux besoins immenses, la communauté humanitaire devra s'organiser pour apporter une réponse appropriée, dans des zones parfois difficiles.

La synergie des efforts des partenaires dans le cadre d'un plan d'action humanitaire commun parviendrait à dresser dans un premier temps les domaines d'intervention prioritaires en tenant compte des capacités des partenaires et de débloquer les fonds nécessaires. Par la suite, le plaidoyer actif accompagnant ce plan incitera la venue d'autres acteurs afin de mieux couvrir les besoins essentiels des populations les plus vulnérables.

Les particularités de l'Ituri, conduiront les humanitaires à s'associer à la révision du Plan régional de la MONUC. Cette collaboration offrira à la communauté humanitaire et à la mission de maintien de la paix de concilier les impératifs de leurs mandats respectifs de manière à pouvoir assister les personnes nécessiteuses malgré l'instabilité de la région.