RDC/SUD-KIVU: LA PROTECTION DES CIVILS AU CŒUR DES OPÉRATIONS HUMANITAIRES

(Kinshasa/New York/Genève, 30 avril 2010): au second jour de sa visite en République démocratique du Congo (DRC), John Holmes, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, s'est rendu dans la Province du Sud-Kivu.

Lors de ses rencontres à Bukavu avec le Vice-Gouverneur de la Province, Jean-Claude Kibala, et les acteurs humanitaires, M. Holmes a exprimé sa grande préoccupation face à l'absence de protection des civils et a souligné l'importance des besoins humanitaires actuels et la nécessité de disposer d'un accès humanitaire.

« Les civils continuent de souffrir énormément et de manière disproportionnée de ce conflit armé », a dit M. Holmes après avoir rencontré des personnes déplacées dans le village de Mwenga situé à approximativement 80 km au sud-ouest de Bukavu, la capitale provinciale, et avoir contribué au lancement d'un nouveau programme nutritionnel du Programme alimentaire mondial (PAM) en faveur des segments les plus vuln érables de la population. « Bien que certaines personnes déplacées aient été en mesure de rentrer dans leur foyer, d'autres sont encore déplacées et, dans de nombreux cas, les groupes armés font encore obstacle à tout retour à la normale », a-t- il ajouté.

En plus de la violence qui s'exerce en raison de la présence de groupes armés locaux et de bandits, les Provinces du Nord et du Sud-Kivu sont le théâtre d'un conflit armé entre l'armée nationale et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe d'opposition armé. Les provinces accueillent à l'heure actuelle 1,4 million de personnes déplacées, dont 600 000 au Sud-Kivu. Plus de 70 % d'entre elles vivent avec des familles d'accueil plutôt que dans des camps, ce qui alourdit le fardeau d'une population qui dispose de peu de moyens.

Les civils sont également souvent les victimes de violations des droits de l'homme. Les villages sont souvent pillés et brûlés par les groupes armés. La violence sexuelle, qui est le fait d'hommes armés associés à toutes les parties au conflit, constitue un problème de taille. Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), on estime que 8 300 viols ont été commis contre les femmes pour la seule année 2009, soit une moyenne de 160 viols par semaine.

Les acteurs humanitaires eux-mêmes ne sont pas épargnés par l'insécurité. Depuis le début de 2010, 76 incidents touchant les acteurs humanitaires ont été enregistrés dans les deux provinces, contre 176 pour toute l'année 2009. Plus de 80 % d'entre eux ont eu lieu à l'encontre d'organisations non gouvernementales (ONG), qui sont des partenaires essentiels des Nations Unies lors de la réponse humanitaire.