Sud-Kivu : Réponse aux catastrophes naturelles

Les catastrophes naturelles sont un des éléments caractéristiques de la situation humanitaire du Sud-Kivu, outre les mouvements de populations et les problèmes structurels

En 2008, un tremblement de terre de magnitude 6,1 sur l’échelle de Richter avait frappé la province et fait 7 morts et 545 blessés, selon un bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus de 1 000 maisons furent détruites. Ce fut l’une des plus grandes catastrophes naturelles des dernières décennies dans la province. En 2010, l’explosion d’une citerne de carburant à Sange, en Territoire d’Uvira, avait causé plus de 300 morts et 360 blessés. Les glissements de terrain et les inondations sont fréquents dans la Province du Sud-Kivu, notamment dans les territoires de Kalehe et d’Uvira. Depuis le début de l’année 2013, plus de xxxx personnes ont été affectées par les catastrophes naturelles dans la province. Ces quelques éléments illustrent la situation du Sud-Kivu particulièrement exposé aux catastrophes naturelles.

La coordination de l’aide lors des catastrophes naturelles

« Auparavant, c’est lorsque la province était frappée que les acteurs se mobilisaient et accouraient pour évaluer l’ampleur des dégâts, rechercher les moyens de répondre et les intervenants potentiels, et entre temps des vies pouvaient être perdues », constate M. Florent Méhaule le Chef de Sous-Bureau OCHA au Sud-Kivu. En effet, lors du tremblement de terre de 2008 et de l’incendie de Sange deux ans plus tard, un manque de préparation, un déficit de communication et de coordination des évaluations et de la réponse furent perceptibles. Les interventions humanitaires initiées n’avaient pas pu être canalisées dans un plan de réponse qui tienne compte d’une analyse commune de la situation, et d’une estimation des besoins et des ressources disponibles.

Mise en place du service de Protection civile

Au regard de la responsabilité première de l’Etat dans l’apport d’une aide d’urgence, la communauté humanitaire du Sud-Kivu avait encouragé les pouvoirs publics à créer un service spécifique dans ce domaine. En 2011, le service de prévention et de gestion des catastrophes naturelles, dont l’organe d’exécution est la Protection civile, fut créé par arrêté gouvernemental. La cellule de Protection civile a formellement été constituée en octobre 2012. Dès novembre 2012, elle entrait en action par l’assistance en articles ménagers essentiels (AME) de 40 ménages sinistrés de Cishenyi dans le Territoire de Kalehe dont les maisons avaient été complètement détruites par des pluies diluviennes. Récemment en juin 2013, la Protection civile a également apporté son assistance à 240 familles victimes des pluies torrentielles d’avril à Ubwari (Territoire de Fizi) dans les domaines des AME, abris et vivres. Plus de 280 maisons avaient été emportées lors de ces pluies, tandis que trois personnes mouraient.

Ne plus faire comme avant

« Nous voulions que les autorités soient mieux préparées aux catastrophes naturelles, tout comme la communauté humanitaire le fait, sous l’égide d’OCHA, en identifiant les zones à risque, en anticipant les besoins des personnes vulnérables et en activant rapidement des mécanismes de coordination et de réponse » a fait remarquer M. Florent Méhaule. Ainsi, avec l’appui d’OCHA, Oxfam et Action sociale et d’organisation paysanne (ASOP), la Protection civile a lancé en avril 2013 le processus d’élaboration d’un plan de contingence « catastrophes naturelles et accidents majeurs » pour la Province du Sud-Kivu. « Nous avions invité des scientifiques qui ont éclairé les participants sur les risques que représentent le gaz méthane du lac Kivu, les tremblements de terre et les aléas climatiques », explique M. Claude Mululu, Chargé des affaires humanitaires à OCHA et facilitateur de l’atelier. Ces assises ont fait une analyse des risques de catastrophes naturelles et d’accidents majeurs et ont élaboré des scenarii et hypothèses de planification. Cet atelier a surtout permis de mettre en place des mécanismes de coordination entre d’une part les autorités provinciales et les acteurs humanitaires et d’autre part entre les services techniques de l’Etat eux-mêmes et d’identifier les lacunes existantes en termes de préparation à l’urgence.

« Ce plan de contingence qui vient d’être validé en ce jour nous permettra d’être proactifs et nous apporte une connaissance approfondie des risques principaux dans l’objectif de prévoir une réponse efficace et mieux coordonnée », s’exprimait satisfait le Gouverneur de province, M. Cishambo, lors de la clôture de l’atelier de validation du plan de contingence « catastrophes naturelles et accidents majeurs » le 16 juillet dernier.

Carte préliminaire de risque des catastrophes naturelles dans la province du Sud Kivu