Conférence de presse de la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos

Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence du système de l’ONU (OCHA), a lancé aujourd’hui un appel pressant à la mobilisation de la communauté internationale, pour donner un nouvel élan à la réponse à la crise humanitaire en Haïti, alors que l’appel de fonds en faveur de ce pays reste sous-financé, n’atteignant que 57% de la somme nécessaire à la couverture des besoins.

Valerie Amos, qui est rentrée d’une récente visite de deux jours en Haïti, a donné ce matin une conférence de presse au Siège de l’ONU, au cours de laquelle, elle a souligné que la situation humanitaire reste critique en Haïti, et que nombreuses sont les personnes qui continuent d’être affectées par les effets du tremblement de terre, qui a dévasté Port-au-Prince, le 12 janvier 2010, et sont exposées à l’épidémie de choléra qui continue de sévir . « Environ 6 000 personnes vivent toujours dans des camps de déplacés et dépendent largement de l’assistance internationale pour survivre », a-t-elle expliqué. Elle a souligné que ce chiffre « avait reculé de 1,5% l’année dernière ». Les personnes en situation difficile, a-t-elle précisé, « sont extrêmement vulnérables à l’insécurité alimentaire, et à la menace combinée du choléra et des catastrophes naturelles ».

Pendant sa tournée en Haïti, Mme Amos s’est entretenue à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, avec des personnes vivant dans des camps de déplacés, qui lui ont fait part de leur frustration et ont exprimé leur désir de quitter ces camps pour un logement décent. « J’ai rencontré des résidents du camp d’Acra, dans le quartier de Delmas, qui se plaignent d’y être restés trop longtemps. Ils souhaitent partir mais n’ont pas les moyens de payer un loyer ou de réparer leurs maisons », a-t-elle indiqué.

Valerie Amos a également insisté sur le fait que les femmes qu’elle a rencontrées se sont longuement attardées sur les niveaux élevés de violence sexuelle, dont elles sont la cible. Se faisant l’écho de ces personnes vulnérables, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a déclaré que ces dernières perdaient espoir, au regard de la lenteur de la réponse apportée par la communauté internationale aux questions de développement en Haïti. Mme Amos a tiré la sonnette d’alarme et a rappelé que « la crise humanitaire en Haïti est loin d’être finie ».

Elle a, par ailleurs, fait savoir que plusieurs organisations non gouvernementales ont dû arrêter leurs projets, du fait de l’insuffisance de financements. « Cela signifie, par exemple, qu’une centaine de latrines sont hors d’usage et débordent; ce qui pose des problèmes sanitaires évidents », a-t-elle déploré. Selon Mme Amos, il est indispensable d’œuvrer à ce que l’épidémie de choléra qui a provoqué la mort de près de 6 500 personnes, depuis octobre dernier, ne se propage pas davantage.

La Secrétaire générale adjointe et Coordonnatrice des secours d’urgence, qui a, lors de sa visite, rencontré le Président haïtien Michel Martelly, a indiqué qu’elle se réjouissait de ce que les questions de l’assainissement et de l’approvisionnement en eau potable fassent partie des priorités nationales.

Mme Amos a de nouveau lancé l’appel de fonds pour Haïti, dont les besoins s’élèvent à près de 382 millions de dollars et qui n’a été pourvu à ce jour qu’à hauteur de 57%. Plusieurs secteurs de l’assistance d’urgence à apporter à Haïti, y compris l’hygiène, l’assainissement, l’accès à l’eau potable, la sécurité alimentaire, ainsi que les violences basées sur le genre, nécessitent que la communauté internationale reste mobilisée sur le dossier d’Haïti, a averti Mme Amos.

Outre Haïti, elle a annoncé qu’elle effectuerait une visite en République populaire démocratique de Corée, du 17 au 21 octobre prochain. C’est un pays où près de 6 millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire, a-t-elle indiqué. « Cette visite a pour but de sensibiliser les donateurs sur la situation qui prévaut dans ce pays, mais aussi de discuter avec les autorités nord-coréennes des actions qu’elles prévoient à long terme concernant la sécurité alimentaire », a-t-elle précisé.

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