Déclaration du Coordonnateur Humanitaire ad intérim en Haïti sur les récentes violences dans la ville de Port-au-Prince, 17 novembre 2023

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« Le 16 novembre 2023, j’ai rendu visite à une vingtaine d’enfants accompagnés d’une quinzaine de femmes et de plusieurs membres du personnel de santé évacués d’un centre hospitalier de Port-au-Prince suite aux violents affrontements entre groupes armés qui ont eu lieu ce 15 novembre.

Depuis le début de la semaine, de violents affrontements ont eu lieu entre des groupes armés dans le quartier de Cité Soleil et ses environs, provoquant le meurtre et la mutilation de dizaines de personnes, dont des enfants, ainsi que des viols de femmes et l’incendie d’habitations. Ces violences ont entrainé le déplacement de plus de 1 000 personnes, et au moins 166 personnes, principalement des civils, auraient été tuées.

Les affrontements se sont déroulés à proximité immédiate d’hôpitaux et de centres de santé entraînant l’arrêt des services et forçant l’évacuation dans des conditions précaires de dizaines de patients, y compris des femmes, des enfants et des nouveau-nés. Un orphelinat s'est également retrouvé pris au piège au milieu des combats entre groupes armés, obligeant l’évacuation des 58 enfants qui y vivaient ; les affrontements entre ces groupes armés ont également eu des répercussions sur plusieurs écoles, privant ainsi des milliers d'enfants de leur droit à l'éducation. Ces actes constituent des violations et abus des droits humains et en particulier ceux des enfants qui doivent être respectés par tous.

Ces actes de violences posent une sérieuse menace sur la vie des populations et les privent d’un accès aux services sociaux essentiels. Ils entravent le travail des acteurs humanitaires, en particulier celui du personnel de santé, qui se voient empêchés de fournir une réponse d’urgence aux personnes dans le besoin.

Je suis profondément indigné par la fréquence alarmante d’attaques touchant les services de santé, les écoles, et autres services sociaux de base, plongeant des milliers de familles et d’enfants dans la peur, l’incertitude et des difficultés inimaginables. Les violences contre la population doivent cesser afin que les Haïtiennes et Haïtiens reprennent le cours normal de leur vie. Les populations doivent être protégées et doivent pouvoir accéder aux infrastructures essentielles à leur survie en toute sécurité. Le personnel humanitaire et les infrastructures civiles, y compris ceux et celles qui y travaillent, sont des havres de paix et ne doivent jamais être pris pour cible ».

Contact :
Yvon Edoumou, +50933025597, edoumou@un.org