Urgence Haïti Rapport de situation n° 28 (Au 5 juillet 2024)

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Ce rapport est produit par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) Haïti en collaboration avec des partenaires humanitaires. Le rapport couvre principalement la période du 15 juin au 5 juillet 2024.

FAITS SAILLANTS

  • L'ouragan Beryl a causé des dégâts mineurs en Haïti

  • L'UNICEF déclare « qu'un enfant est déplacé chaque minute en Haïti alors que la violence armée persiste »

  • Plus de 57 000 personnes déplacées sont passées des programme offrant des repas chauds vers des programmes de transferts monétaires.

  • ONUSIDA et le FNUAP mènent les efforts contre la violence sexuelle et sexiste

  • ONUSIDA et l'OPS/OMS, en collaboration avec le ministère de la Santé publique et de la Population, ont obtenu 700 000 dollars US pour un programme de transfusion sanguine

  • Médecins Sans Frontières (MSF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont transporté par avion respectivement 80 et 55 tonnes de médicaments et d'équipements en juin

578 000 Personnes sont actuellement déplacées dans le pays, soit une augmentation de 60% par rapport à mars 2024.

+268 000 Sur les 578 000 personnes déplacées que compte le pays, 268 000 se trouvent dans la 1région du Grand Sud.

39% L'accès aux soins de santé dans la région de Port-au-Prince est sévèrement limité, 39% des établissements de santé proposant des soins hospitaliers étant fermés.

57 000 Plus de 57 000 personnes déplacées sont passées des programmes offrant des repas chauds vers des programmes de transferts monétaires

APERÇU DE LA SITUATION

Dans le cadre des activités et mesures de préparation à la saison des ouragans qui a débuté le 1er juin, les dernières semaines ont été marquées par une interaction soutenue entre les agences des Nations Unies, les organisations non gouvernementales internationales et nationales et les autorités haïtiennes notamment la Direction de la Protection Civile (DGPC). À Port-au-Prince et dans tout le pays, les activités de préparation comprenaient le prépositionnement de stocks de produits alimentaires et non alimentaires, la dotation en personnel et la sensibilisation de la population. Entre autres choses, plusieurs clusters ont travaillé sur la cartographie des capacités et la préparation des partenaires. Les 2 et 3 juillet, l'ouragan Beryl, le premier de la saison, a causé des dégâts minimes dans le pays. Les dégâts les plus notables se sont produits le long de la côte sud, avec l'inondation des routes et des terres agricoles, les bateaux de pêche ainsi que d'autres propriétés ont également été affectés. Le 3 juillet, les autorités haïtiennes ont levé l'alerte aux ouragans.

Au cours des dernières semaines, la réouverture de l'aéroport a permis aux organisations humanitaires d'apporter davantage de soutien aux populations vulnérables et de poursuivre leurs opérations à Port-au-Prince et dans tout le pays. Depuis mai, le PAM a réalisé quatre vols cargo pour desservir ses propres activités et celles d’organisations sœurs. Parmi les missions effectuées, le 17 juin, deux vols cargo ont atterri à Port-au-Prince, transportant plus de 55 tonnes de médicaments et de matériaux pour la construction d'abris pour les personnes déplacées.
Ces opérations ont également été l’occasion de prépositionner des stocks pour la saison des ouragans. Les marchandises serviront aux activités des agences des Nations Unies et d'une ONG internationale2. Le 21 juin, Médecins sans Frontières (MSF) a transporté par avion 80 tonnes de médicaments et de matériel pour ses opérations à Port-au-Prince, une cargaison qui permettra à l'organisation d'éviter un arrêt de ses interventions. Depuis le 1er juillet, le Service aérien humanitaire de l'ONU opéré par le PAM, a regagné sa base de Port-au-Prince, après une relocalisation de quatre mois au Cap Haïtien.

Le système de santé de la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPAP) reste au bord du gouffre, paralysé par l'escalade de la violence qui a entraîné la fermeture de plusieurs établissements de santé, dont le principal hôpital universitaire du pays. L’accès aux soins de santé vitaux, aux services de santé de base et à l’assistance psychologique en Haïti est encore rare. La capacité du système de santé reste extrêmement limitée puisque moins de 20% des établissements de santé essentiels pour traiter les traumatismes graves à Port-au-Prince fonctionnent à leur capacité habituelle et 39% des établissements de santé dispensant des soins hospitaliers dans la capitale sont fermés. La reprise des opérations aéroportuaires a constitué une bouée de sauvetage, permettant à l’Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la santé (OPS/OMS) de se réapprovisionner en produits et équipements médicaux essentiels afin de pouvoir apporter un appui à certains établissements de santé.

L'UNICEF à renforcer son plaidoyer et sa présence dans la commune de Léogâne, où des milliers de personnes déplacées de Port-au-Prince ont trouvé refuge. Le 11 mai, une flambée de violence a perturbé des zones auparavant sûres telles que Gressier, une commune située juste au sud de Port-au-Prince, forçant plus de 33 000 personnes à fuir vers Léogâne, selon l'UNICEF. L’organisation rapporte que les deux tiers de ces personnes déplacées à l'intérieur du pays sont des femmes et des enfants. Dans une note datant du 24 juin , l'UNICEF a déclaré que l'afflux de personnes exerçait une immense pression sur les écoles de la région, la santé et d'autres services essentiels. Le 2 juillet, l'UNICEF a déclaré que le nombre d'enfants déplacés internes en Haïti avait augmenté d'environ 60% depuis mars – l'équivalent d'un enfant par minute – en raison de la violence continue causée par les groupes armés.