Journée mondiale de l’aide humanitaire : protéger les populations civiles en situation de conflit

(Bamako, 19 août 2017) – Chaque 19 août, la Journée mondiale de l’aide humanitaire est célébrée pour soutenir les personnes touchées par les crises et souligner le dévouement des travailleurs humanitaires qui s’efforcent de soulager leurs souffrances. Cette année, le thème de cette journée internationale appelle le monde entier à réaffirmer que les populations civiles ne doivent pas être prises pour cible et à réclamer, ensemble, une action globale pour les protéger.

Partout dans le monde, des hommes, des femmes et des enfants voient leurs vies détruites par les conflits qui font rage et dont ils ne sont pourtant pas responsables. Face à cela, trop peu d’actions sont entreprises pour mettre un terme à leur souffrance. Au même moment, les travailleurs humanitaires et le personnel médical qui tentent de venir en aide aux victimes des conflits sont de plus en plus ciblés par diverses formes de violences : bombardements, attaques, enlèvements, pillages, etc.

Malheureusement le Mali n’est pas épargné. L’éclatement du conflit dans le nord du pays en 2012 a poussé plus d’un demi-million de personnes à fuir les violences. La vaste majorité d’entre elles sont aujourd’hui rentrées mais l’insécurité continue à générer de nouveaux déplacements – plus de 30 000 ont déjà enregistrés en 2017. Par ailleurs, 141 000 réfugiés maliens demeurent dans les pays voisins et à l’heure actuelle, les conditions ne sont pas encore réunies pour promouvoir leur rapatriement en toute sécurité et dans la dignité.

La présence de divers groupes armés dans le nord et le centre du pays, la prolifération et la circulation des armes, les menaces et actes terroristes, les combats entre groupes armés, les opérations militaires, la présence de mines et autres engins explosifs, les regains de tensions et conflits intercommunautaires ainsi que le banditisme et la criminalité ambiante sont autant de menaces qui continuent à peser sur les populations civiles au Mali.

Les organisations humanitaires qui interviennent dans le nord et le centre du pays sont aussi affectées par ce climat d’insécurité et sont régulièrement victimes de vols, braquages de véhicules et d’autres types de violences. Depuis 2013, au Mali, six travailleurs humanitaires ont été tués dans des attaques et six autres ont été gravement blessés. Huit travailleurs humanitaires ont aussi été enlevés, dont sept ont été relâchés.

« En cette journée, je tiens à rendre hommage au courage des femmes et des hommes qui travaillent jour après jour dans des conditions difficiles et parfois au péril de leur vie à porter secours aux plus vulnérables », souligne la Coordonnatrice de l’action humanitaire au Mali, Mme. Mbaranga Gasarabwe. « Il est inacceptable que le personnel, les biens et les installations des organisations humanitaires soient pris pour cible ! » ajoute-t-elle.

Selon les textes et conventions établis au niveau international, les États et les groupes armés ont des responsabilités légales en temps de conflit. En particulier, ils sont tenus de tout mettre en oeuvre pour protéger les civils, préserver les écoles et les hôpitaux, et assurer un accès sécuritaire des travailleurs humanitaires aux personnes dans le besoin.

« Des violations au droit international humanitaire sont régulièrement enregistrées au Mali, » déplore Mme. Gasarabwe. « Ensemble, nous devons redoubler d’efforts pour assurer que les populations civiles soient protégées ! J’appelle toutes les parties en présence à respecter leurs obligations au regard du droit international pour que les civils soient épargnés par les violences » exhorte-t-elle.

Malgré les défis liés à l’insécurité, plus d’une centaine d’organisations humanitaires sont présentes dans les régions du nord et du centre du Mali. Elles jouent un rôle clé pour renforcer l’accès des populations vulnérables à la protection et aux services sociaux de base (eau, éducation, santé, etc.) et apporter une aide d’urgence aux personnes touchées par la crise – y compris les déplacés, les retournés, les réfugiés qui sont rentrés, ainsi que les communautés hôtes.

Pour plus d’information sur la Journée mondiale de l’aide humanitaire, visitez : www.WorldHumanitarianDay.org

Contact pour les médias :
Anouk Desgroseilliers, Responsable de l'information publique desgroseilliers@un.org
Les communiqués de presse d’OCHA Mali sont accessibles à www.unocha.org/mali et www.reliefweb.int.
Suivez-nous sur : www.facebook.com/ochamali.net et @OCHA_Mali