Journée mondiale de l’aide humanitaire: s’engager en faveur de l’humanité

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(Bamako, 19 août 2016) – Chaque 19 août, la Journée mondiale de l’aide humanitaire est célébrée partout dans le monde pour rendre hommage au dévouement des milliers de travailleurs humanitaires qui œuvrent jour après jour pour soulager les souffrances causées par les crises. Cette année, le thème de la Journée est « UNE HUMANITÉ » pour appeler les dirigeants et l’ensemble des acteurs concernés à s’engager, au nom de cette humanité que nous partageons tous, à redoubler d’efforts pour répondre et mettre fin aux besoins humanitaires.

Au plus fort de la crise dans le nord du Mali, plus d’un demi-million de personnes avaient fui vers les régions du centre et du sud et les pays voisins. Le conflit qui a éclaté en 2012 a aggravé les vulnérabilités des communautés déjà affaiblies par la pauvreté extrême, de forts taux d’insécurité alimentaire et de malnutrition, ainsi que d’importants déficits en matière d’accès aux services de base. Le tissu socio-économique, les moyens de production et les infrastructures sociales de base ont aussi été fragilisés.

La stabilisation politique et sécuritaire en cours a permis de nombreuses avancées, notamment en matière de redéploiement de l’autorité de l’État et de reprise des services sociaux de base. La grande majorité des personnes déplacées sont maintenant retournées dans le nord tandis que certains réfugiés maliens ont aussi commencé à rentrer. Il reste aujourd’hui environ 39 000 déplacés internes au Mali et environ 134 000 réfugiés maliens dans les pays voisins.

Face aux besoins humanitaires sans précédents depuis la deuxième guerre mondiale qui sont actuellement générés par les conflits et les catastrophes naturelles dans le monde, le système en place et les ressources disponibles ne suffisent plus. Au Mali, comme dans les autres pays touchés par les crises, la réponse humanitaire est sous-financée. À ce jour, l’appel de fonds de 354 millions de dollars (USD) lancé par l’ONU et ses partenaires pour soutenir la réponse aux besoins humanitaires au pays en 2016 n’a mobilisé que 28 pour cent des ressources requises.

« La communauté internationale doit rester engagée à soutenir le Mali » indique la Coordonnatrice de l’action humanitaire au Mali par intérim, Mme Fatouma Seid. « En renforçant davantage la capacité de résilience des populations et des institutions ainsi que le soutien aux acteurs nationaux et communautaires en matière de préparation et de réponse aux urgences, nous pouvons réduire les besoins humanitaires et mieux les prévenir » ajoute-t-elle.

Le renforcement des capacités nationales et du rôle crucial des acteurs locaux figurent d’ailleurs au centre de l’« Agenda pour l’humanité » proposé par le Secrétaire général des Nations Unies. Le document, à la base du premier Sommet Humanitaire Mondial tenu à Istanbul les 23-24 mai dernier, vise à mobiliser les gouvernements, les organisations internationales et multilatérales, le secteur privé et la société civile à travailler ensemble à des solutions concrètes aux défis humanitaires actuels globaux.

Les nombreuses activités organisées pour marquer l’édition 2016 de la Journée mondiale de l’aide humanitaire au Mali s’inscrivent dans l’esprit de cet « Agenda pour l’humanité ». En particulier, à Tombouctou, Gao et Mopti, des foires-expositions mettront en valeur le travail des organisations et associations locales. Des échanges entre acteurs humanitaires et représentants de différents groupes des communautés affectées sont aussi prévus ainsi que des manifestations sportives et artistiques.

Par ailleurs, une vaste campagne est aussi lancée sur les radios de proximités pour sensibiliser dans leurs langues les populations aux principes qui guident l’action humanitaire et aux défis liés à l’accès dans les zones touchées par l’insécurité. En effet, face à la multiplication des violences enregistrées ces dernières années contre les travailleurs humanitaires dans de nombreux conflits, le respect du droit international humanitaire est une des priorités fondamentales de l’ « Agenda pour l’humanité ». Le Mali n’est malheureusement pas épargné par cette tendance. Trois travailleurs humanitaires y sont morts en service depuis 2012, tandis que de nombreux incidents violents - véhicules brulés ou volés, menaces et agressions physiques - continuent à y affecter régulièrement le personnel des organisations humanitaires.