Les organisations humanitaires ont besoin de 1.6 millard de dollars pour aider 18.7 millions de personnes touchées par la crise au Sahel

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(Geneva, 19 juin 2012): Les Nations Unies et leurs partenaires ont lancé aujourd’hui de nouveaux appels humanitaires ainsi que des versions actualisées d’appels existants pour la région du Sahel. Au total, $1.6 milliard sont demandés pour fournir une aide d’urgence à 18.7 millions de personnes dans des domaines tels que la nourriture, la nutrition, les services de santé, les programmes liés à l’eau et à l’assainissement.

Trois nouveaux appels ont été lancés pour le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie, et les deux appels déjà existants pour le Tchad et le Niger ont été révisés. Une aide humanitaire d’urgence et durable est également requise au Cameroun, en Gambie, au Nigeria et au Sénégal.

"Il est crucial de maintenir cet élan dans les mois à venir. Non seulement pour subvenir aux besoins les plus urgents, mais aussi pour mettre en place les conditions nécessaires afin que les populations touchées par la crise puissent reconstruire leur vies et retrouver leur moyens de subsistance” a souligné David Gressly, Coordonnateur Humanitaire Régional pour le Sahel, durant le lancement des appels à Genève.

La situation humanitaire dans la région du Sahel s’est détériorée de manière catastrophique en 2012 en raison d’une combinaison de facteurs mêlant sécheresse et rareté des pluies, mauvaises récoltes, hausse des prix alimentaires, déplacements de population et insécurité. La production céréalière dans la région a chuté de 27% comparé à l’année dernière et les prix des denrées alimentaires ont augmenté. Au Mali, le prix du millet, denrée de base dans ce pays, a augmenté de 116% comparé à une moyenne sur cinq ans.

Au Niger, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire a augmenté de 18.5 % entre janvier et avril pour atteindre 6.4 millions. Sur la même période, le nombre de personnes touchées au Tchad a atteint 3.6 millions, soit une augmentation de 125 %.

Plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans risquent de mourir de malnutrition aiguë sévère et ont besoin d’assistance immédiate. 3 millions risquent d’être atteints de malnutrition aiguë modérée.

Le conflit au Mali et les déplacements de personnes ainsi occasionnés constituent un facteur aggravant.

Plus de 372,000 personnes ont été déplacées, dont 205,000 réfugiés dans les pays voisins. L’insécurité permanente limite l’accès aux populations vulnérables.

Les organisations humanitaires ont soutenu les gouvernements de la région dans leur réponse à la crise en déployant du personnel et en augmentant les programmes d’assistance. Les bailleurs de fonds ont déjà répondu de manière généreuse en contribuant à hauteur de 43% aux demandes de financement.

Cependant, si l’aide n’est pas fournie de manière durable, la transition de la phase d’urgence aigue à une phase de relèvement risque d’échouer.