Course contre la montre pour empêcher une catastrophe au Sahel

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(Nouakchott/New York, 27 Mars 2012). – La situation humanitaire dans la région du Sahel continue de se détériorer à un rythme alarmant malgré les louables mesures prises de manière précoce par les gouvernements et les agences humanitaires internationales, a estimé le Directeur des Opérations de OCHA, John Ging, à la fin d'une mission d'une semaine au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie.
Plus de 15 millions de personnes sont directement affectées une crise alimentaire et nutritionnelle qui s’approfondit et qui est la conséquence de la sécheresse actuelle, aggravée par le conflit et l'insécurité.

Quelque 100.000 réfugiés en provenance du Mali cherchent refuge dans les pays voisins. En outre, des dizaines de milliers de travailleurs migrants sont rentrés l’an dernier de Libye et de Côte d'Ivoire, privant ainsi de nombreuses communautés pauvres de leurs transferts de fonds et provoquant un effondrement des mécanismes d'adaptation. « Nous sommes dans une course contre la montre et contre quelques-unes des plus rudes conditions climatiques de la planète », a déclaré M. Ging à la fin de sa mission. Il a souligné l'urgente nécessité d'accélérer le rythme de la réponse. « Plus de 200.000 enfants sont morts de malnutrition l'année dernière et plus d'un million sont menacés de malnutrition aiguë sévère en ce moment », a-t-il déclaré.

Lors d'une réunion avec les ambassadeurs des pays bailleurs de fonds à Nouakchott, M. Ging les a encouragés à poursuivre leur généreuse action en insistant sur l’effet visible des financements apportés à ce jour et sur les vies qu’ils ont permis de sauver. Toutefois, les plans de réponse à la crise à travers la région sont financés à moins de 40 pour cent, alors que la crise devrait culminer dans les prochains mois. « C'est déjà une crise effroyable par son ampleur et par le degré de souffrance humaine et la situation va s'aggraver si les plans d'intervention ne sont correctement financés, a déclaré M. Ging ; c'est une question de vie ou de mort pour des millions de personnes qui sont à bout ».

La coordination étroite entre les agences humanitaires et les gouvernements nationaux dans l'élaboration de plans d'intervention dans la région s'appuie sur les meilleures pratiques internationales, adaptées aux spécificités de chaque pays. La réponse met l’accent sur une gestion efficace des ressources naturelles, en particulier la conservation de l'eau, par le recours à une irrigation efficace, à l’extension des zones cultivées et par l’augmentation de la production agricole. « Nous devons nous concentrer simultanément sur les problèmes immédiats et à long terme, car le renforcement de la résilience et la mise en place de moyens d’existence durables permettant de faire face aux nouvelles réalités climatiques du Sahel sont essentiels pour sauver des vies», a déclaré M. Ging.