Il faut urgemment davantage de moyens pour la population vulnérable de Diffa

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(Niamey, 7 juin 2016): La communauté humanitaire au Niger est très préoccupée par l’aggravation des besoins humanitaires dans la région de Diffa consécutive aux nombreuses attaques enregistrées dans cette région notamment dans le département de Bosso. Depuis le début de l’année, plus de 30 attaques attribuées à Boko Haram ont été rapportées, la moitié d’entre elles ont eu lieu dans ledit département.

Des dizaines de milliers de personnes pourraient être concernées par les déplacements provoquées par les dernières attaques du 31 mai et du 3 juin 2016, qui ont touché les localités de Yébi, Bosso, et Toumour. Actuellement aucun chiffre officiel n’est disponible sur le nombre total de personnes déplacées à ce jour. « Ces nouveaux déplacements viennent exacerber une situation déjà critique dans la région de Diffa. Les populations forcées de fuir l’insécurité ont pour la plupart déjà été déplacées et se trouvent dans une situation de vulnérabilité extrême nécessitant des actions humanitaires urgentes pour leur survie et la préservation de leur dignité,» a déclaré le Coordonnateur Humanitaire M. Fodé Ndiaye.

Les populations de Yébi et Bosso se sont principalement déplacées à l’ouest vers Toumour, Kidjendi et Gagam mais également vers Diffa. Certaines d’entre elles sont hébergées dans des familles hôtes tandis que d’autres se sont installées de façon spontanée dans les zones où elles se sentent plus en sécurité. Toutefois quelques personnes ont exprimé le souhait de se déplacer vers d’autres régions du Niger et même au Nigéria où elles auraient des attaches familiales.

Les populations des localités attaquées ont dû abandonner leurs biens et leurs moyens de subsistance dans leurs zones d’origine au moment de leur fuite. Elles sont, de ce fait, dans une situation de grande détresse particulièrement les femmes et les enfants, qui représentent plus de la moitié des populations déplacées. Les premières informations indiquent que les besoins les plus urgents sont : l’eau potable, les vivres, les abris, les biens non-alimentaires, l’accès aux soins de santé et à des conditions d’hygiène et d’assainissement adéquates, la protection y compris l’appui psychosocial tant pour les enfants que pour les adultes.

« Tout en fournissant les premiers appuis, nous sommes en train d’inventorier les stocks d’assistance humanitaire disponibles auprès des différentes organisations humanitaires pour appuyer les interventions d’urgence du Gouvernement du Niger,» a souligné M. Ndiaye. « Les besoins sont immenses et la situation financière des organisations humanitaires opérant dans la région de Diffa n’est pas reluisante. Des fonds supplémentaires doivent être mobilisés en urgence pour alléger la souffrance de ces populations qui vivent un drame humanitaire inadmissible sous nos yeux.» a ajouté le Coordonnateur Humanitaire.
Si l’urgence d’une assistance humanitaire est sans équivoque, seules des évaluations rapides permettront de bien localiser les déplacés et d’avoir un meilleur aperçu du nombre de personnes déplacées ainsi que de l’ampleur des besoins humanitaires par secteur. L’assistance sera délivrée concomitamment avec les évaluations prévues. Les autorités nigériennes et les partenaires humanitaires conduisent en ce moment même une évaluation rapide des besoins des personnes affectées à Diffa et dans d’autres sites de déplacements dans la région. Ces évaluations rapides seront étendues aux autres zones de déplacements dès que la situation sécuritaire le permettra. La sécurisation des différentes zones garantira un meilleur accès aux populations.

Les violences et l’insécurité liées aux activités du groupe Boko Haram sont à l’origine du déplacement de plusieurs milliers de personnes dans la région de Diffa. Au 9 mai, la Direction régionale de l’état civil (DREC) de Diffa avait recensé plus de 240 000 personnes forcées à se déplacer dans 51 sites sur un total de 135 sites d’accueil répertoriés.

Ce chiffre inclut plus de 127 000 personnes déplacées internes, 82 000 réfugiés et 31 000 retournés nigériens. Ces personnes ont été recensées dans 51 sites sur un total de 135 affectés par cette crise. Les personnes déplacées à la suite des récentes attaques de Bosso et de Yébi ne sont pas encore prises en compte dans les statistiques de la DREC. Parmi ces dernières, figurent des populations autochtones et des personnes qui s’étaient déplacées à Yébi, à Bosso ou Toumour.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:
Bamouni Dieudonné, Chef de Bureau, OCHA Niger, dieudonneb@un.org +227 96 00 94 98
Katy Thiam, Chargée de l’Information Publique, OCHA Niger, thiamk@un.org +227 99 71 71 39
Les communiqués de presse de OCHA sont disponibles sur www.reliefweb.int, http://www.unocha.org