Le nouveau chef de l’humanitaire de l’ONU appelle à une aide internationale soutenue pour les personnes les plus vulnérable au Niger

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(Niamey, le 11 septembre 2017): A la fin de sa mission de trois jours au Niger, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, Mark Lowcock, a félicité, aujourd’hui le Gouvernement du Niger pour avoir fait face efficacement à la crise humanitaire complexe dans le pays. Il a, par ailleurs, salué le leadership du Gouvernement dans la gestion de l’assistance d’urgence au profit de 400 000 personnes dans la région de Diffa où une personne sur deux a besoin d’assistance humanitaire et où les attaques de Boko Haram demeurent une menace grave.

“J’ai été impressionné de constater comment les braves travailleurs œuvrent aux côtés du Gouvernement pour fournir l’assistance humanitaire aux personnes les plus vulnérables au Niger, parfois dans des conditions très difficiles et dangereuses,’’ a dit M. Lowcock.

“Le renforcement de l’assistance humanitaire au Niger ces dernières années a été effectif,’’ a-t-il dit. “Nous avons réussi à atteindre des millions de personnes, sans aucun doute pour sauver des vies et éviter le pire. Cependant, les besoins humanitaires restent importants et l’aide de la communauté internationale, en soutien aux efforts du Niger, reste cruciale.’’

M. Lowcock a visité N’gagam, un village de la région de Diffa à 50km de la capitale régionale. Ce village est situé près de la frontière avec le Nigéria. La population de N’gagam était estimée à 1 000 habitants avant la crise mais aujourd’hui le village accueille 13 500 personnes -en provenance du Niger et du Nigéria- dont leurs habitations ont été détruites et leurs villages considérés trop dangereux pour un retour éventuel. La plupart des 250 000 personnes déplacées dans la région ressentent la pression de cet important afflux.

“Une femme de 30 ans appelée Achaitou, qui a fui le Nigéria pour Ngagam avec ses quatre jeunes enfants m’a raconté comment elle survit avec l’aide de l’ONU et des partenaires. En dépit des difficultés quotidiennes, elle maintient sa dignité et garde l’espoir d’un avenir meilleur pour ses enfants. Cependant, elle reste terrifiée par la violence des groupes armés et passe souvent la nuit dans la brousse, risquant des maladies et des morsures de serpent,’’ a dit M. Lowcock.

“Achaitou m’a confié qu’elle rentrerait si la sécurité revenait. J’ai entendu, à plusieurs reprises, à N’gagam que la communauté internationale devrait aider au retour de la sécurité dans la région.
C’est l’un des messages que je porterai aux leaders du monde à l’Assemblée Générale des Nations Unies la semaine prochaine.”

“Le Gouvernement et le peuple du Niger ont fait preuve d’une générosité et d’un humanisme énormes en accueillant les réfugiés et les personnes déplacées internes qui ont fui les violences – non seulement dans le Bassin du Lac Tchad mais également dans l’ouest du pays pour les personnes ayant fui l’insécurité au Mali,” a dit M. Lowcock. Le Niger est un partenaire actif au niveau international dans les efforts visant à remédier aux crises tant dans le Bassin du Lac Tchad que dans le Sahel.

Au Niger, M. Lowcock a aussi eu des rencontres avec les représentants des Nations Unies, des Organisations non-gouvernementales internationales et du corps diplomatique, en sus des audiences avec les autorités nationales notamment le Premier Ministre, Brigi Rafini, et le Ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, Laouan Magagi qui l’a accompagné à Diffa.

“Le Niger a beaucoup fait et comme il se doit, mais fait face à des défis énormes,” a dit M. Lowcock. “A l’instar de la plupart des pays du Sahel, il reste confronté à l’insécurité, les chocs climatiques, l’extrême pauvreté et le manque de services sociaux de base et d’infrastructures. Avec nos efforts humanitaires conjoints, le Niger a besoin d’un soutien accru des partenaires du développement, en particulier pour éduquer les jeunes afin de les aider à trouver des emplois. Nous devons nous attaquer aux causes profondes de la crise concomitamment à la priorité immédiate de sauver des vies et de protéger les civils.’’

Informations de base pour les éditeurs

Les personnes touchées par la crise à Diffa représentent près de 20 pour cent des personnes ayant besoin d’assistance en protection et d’assistance d’urgence dans le pays tandis que la région ne compte que 4 pour cent de la population totale du pays. Au Niger, 1,8 million de personnes rencontrent des difficultés pour satisfaire leurs besoins alimentaires dans le pays, soit 500 000 personnes de plus qu’au début de l’année. Environ 300 000 enfants de moins de 5 ans risquent de perdre la vie pour des raisons liées à la malnutrition aiguë sévère.

La réponse conduite par le Gouvernement est impressionnante. Quand la situation s’est détériorée dans la région de Diffa, l’ONU et les partenaires humanitaires ont pu rapidement accroitre leurs interventions. En juin, plus de 400 000 personnes avaient reçu des vivres et une assistance monétaire. Depuis l’attaque du 28 juin dans le camp de Kabalewa, dans la région de Diffa, les humanitaires continuent d’assister 16 000 personnes qui ont trouvé refuge dans les villages et sites aux alentours de Kabalewa. Environ 146 000 personnes ont reçu de l’assistance en kits d’hygiène ou ont été touchées par les activités de sensibilisation.

M. Lowcock a pris fonction en tant que Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence le 1er septembre 2017.