Les Nations-Unies lancent un fonds d'intervention d'urgence

New York, 9 mars 2006 : Les Nations-Unies lancent officiellement ce jeudi un nouveau Fonds Central d'Intervention d'Urgence (CERF). La création de ce fonds a été approuvée par l'Assemblée Générale en décembre 2005 et marque une étape importante dans le processus de réforme des Nations-Unies.
« Les aides s'apparentent trop souvent à une loterie dans laquelle il y a peu de gagnants et une majorité de perdants, et qui est fondée sur des considérations autres que les besoins réels. Pour que tous ceux qui souffrent soient aidés, il faut passer de la loterie à l'anticipation et la prévision », a déclaré Jan Egeland, Secrétaire Général Adjoint aux Affaires Humanitaires.

Le CERF permettra de sauver des vies en assurant d'emblée un financement des secours d'urgence et une réponse rapide pour les urgences imprévues, les crises négligées et les situations en détérioration rapide.

De ce fait, il permettra de rectifier le déséquilibre qui existe actuellement dans la répartition de l'aide et qui a pour conséquence de laisser dans le besoin des millions de personnes victimes des crises négligées ou oubliées, alors que d'autres bénéficient de programmes mieux financés.

Actuellement, le fonds central renouvelable d'urgence propose un mécanisme de prêts de 50 millions de dollars. A cela, le CERF va ajouter des possibilités de dons allant jusqu'à 450 millions de dollars. Jusqu'à deux-tiers de cette somme pourra être alloué aux besoins d'une réponse rapide, le tiers restant sera consacré aux urgences en sous-financement. Lorsque les fonds provenant des bailleurs seront en cours d'être acheminés, la partie du fonds destinée aux prêts sera utilisée, si ce n'est la partie destinée aux dons.

Jan Egeland, qui gère le CERF au nom du Secrétaire Général, débloquera les fonds dans un délai de trois à quatre jours à la demande d'un coordonnateur résident ou humanitaire.

Il sera conseillé par un groupe de 12 experts indépendants. Le Secrétaire Général des Nations-Unies, Kofi Annan, a demandé que des noms soient proposés pour la formation de ce groupe qui comprendra huit experts issus du pool des contributeurs à la partie du CERF consacrée aux dons, et quatre experts choisis parmi les partenaires et parties prenantes au CERF.

Si les agences des Nations Unies et l'Organisation Internationale pour les Migrations sont habilitées à utiliser ce Fonds, les organisations non-gouvernementales (ONG) pourront également en bénéficier en tant que partenaires de ces agences.

Le rapport du Secrétaire Général, intitulé « Dans une plus grande liberté », reconnaissait la nécessité d'améliorer davantage le système humanitaire en anticipant sur la réponse humanitaire globale compte tenu d'un environnement humanitaire de plus en plus complexe, ce qui inclut la fréquence et la vulnérabilité accrues aux catastrophes naturelles, et les conséquences humanitaires considérables qu'engendrent les conflits armés. Outre le CERF, parmi les réformes humanitaires clés figurent le renforcement de la coordination sur le terrain ainsi que le renforcement des moyens dont dispose le système humanitaire.

Contacts : Stephanie Bunker, OCHA-New York, +1 917 367 5126, mobile +1 917 892 1679; Kristen Knutson, OCHA-New York, +1 917 367 9262; Elisabeth Byrs, OCHA-Geèvea, +41 22 917 2653, mobile, +41 79 473 4570. Maya Siblini, Katy Thiam, OCHA-Dakar +221 867 27 50